WASHINGTON (Reuters) - De hauts fonctionnaires européens ont appelé la Banque mondiale à élargir sa stratégie en matière de changement climatique afin d'exclure les investissements dans des projets liés au pétrole et au charbon dans le monde entier, et de supprimer progressivement les investissements dans les projets de gaz naturel, selon trois sources qui connaissent bien la question.

Dans une lettre de six pages datée de mercredi, les directeurs exécutifs de la Banque mondiale représentant les principaux pays actionnaires européens et le Canada, ont salué les mesures prises par la Banque pour s'assurer que ses prêts soutiennent les efforts de réduction des émissions carbone.

"Nous estimons que la Banque devrait maintenant aller plus loin et exclure également tous les investissements liés au charbon et au pétrole, et définir plus avant une politique de suppression progressive de la production d'électricité au gaz pour n'investir dans le gaz que dans des circonstances exceptionnelles", ont écrit les fonctionnaires européens dans la lettre, dont des extraits ont été vus par Reuters.

La plupart des recommandations incluses dans la lettre sont déjà intégrées dans la deuxième phase du plan d'action climatique pour les exercices 2021-2025 que les responsables de la Banque sont en train de finaliser, selon deux des sources.

Les États-Unis, plus grand actionnaire de la Banque mondiale, ont rejoint ce mois-ci l'accord de Paris sur le climat de 2015, et se sont engagés à faire évoluer les institutions multilatérales et les institutions publiques de prêt américaines vers des "investissements alignés sur le climat et à s'éloigner des investissements à forte intensité de carbone."

(Andrea Shalal, Kate Abnett, Valerie Volcovici; Camille Raynaud)