Couronne royale 

La couronne suédoise s’affiche comme une des devises gagnantes depuis le lockdown mondial avec des gains substantiels sur le dollar. Déjà en début d’année, la Riksbank s’était fait remarquer avec l’ajustement de son taux directeur à 0 contre -0,50% un an auparavant. L’établissement monétaire voulait mettre un terme à cinq ans de taux négatif. A cette occasion, elle fut la première à s’en extirper. 

A son plus bas récent, début mars, la parité USD/SEK se négociait à 10.40 SEK, il faut désormais seulement 9.1 SEK pour échanger un dollar. Ce parcours conquérant se vérifie face à la monnaie unique, la devise suédoise étant passée de 11.2 SEK à 10.35 Sek pour un euro. Bonne élève, pragmatique, attachée au sérieux budgétaire, la Suède (membre de l'Union Européenne depuis 1995) a rejoint le club des «frugaux» avec les Pays-Bas et l'Autriche et le Danemark.

 

L'euro et le dollar, pas de gagnant

L’euro vient d’accomplir un bond dans sa trajectoire face au dollar. La monnaie unique repasse pour la première fois depuis 4 mois la ligne des 1.14 USD. Cette avancée face aux multiples devises s’opère à quelques jours du sommet européen extraordinaire consacré au plan de relance de 750 milliards d’euros. La monnaie unique a profité des dernières informations sur la possibilité d’un vaccin contre le Covid 19 pour progresser face aux devises refuges comme le yen ou le franc suisse.

Les actifs à risque sont privilégiés et la zone euro en bénéficie. La chancelière allemande Merkel vient de déclarer que les dirigeants européens devaient apporter une réponse "massive" aux retombées économiques de la pandémie de coronavirus. On en sera plus ce week-end. Nous profitons de ce focus sur l’euro pour montrer sa relative stabilité depuis plusieurs années. Le graphique ci-dessous trace le parcours face au dollar sur chaque année depuis 6 ans. On s’aperçoit que le taux de change actuel se situe au centre (rond bleu) d'une plage de cotation étroite sur cette référence temporelle, avec une moyenne à 1.12 USD.

 

Le franc suisse adulé

Le président de la Banque Nationale Suisse s’est exprimé il y a quelques jours. M.Jordan a, en effet, expliqué que pour répondre aux défis économiques, la BNS s'est appuyée sur deux instruments auxquels elle avait recouru avant l'éclatement de la crise, à savoir les taux négatifs et l'intervention dans le marché des changes. Ces deux mesures visent à freiner l'appréciation du franc, véritable obstacle aux exportations helvétiques. Cette tendance a été renforcée par la baisse des taux d'intérêt décidée par d'autres banques centrales. L'assouplissement monétaire s'est traduit par une diminution des rendements à l'étranger, par conséquent à un resserrement de l'écart initial avec le taux suisse entraînant en bout de chaîne une pression sur le franc.

La force et la confiance de la devise suisse ne sont pas des qualités récentes. Le graphique suivant prouve l’intérêt prééminent des investisseurs sur le franc suisse qui gagne du terrain sur le billet vert depuis 50 ans. Une tendance très lourde même si, sur la dernière décennie, le couple s’est échangé autour de la parité (proche de 1), montrant en relatif équilibre.