L'entreprise, créée en 1884, possède des marques de renom, dont la plus emblématique est probablement Vespa. On peut y ajouter Aprilia, Moto Guzzi, Gilera, Derbi et évidemment Piaggio elle-même. La gamme va du scooter aux triporteurs en passant par les motos de route et tout-terrain. L'électrification a démarré sur la pointe des pieds. En 2021, le groupe a écoulé environ 450 000 deux-roues et 86 000 petits utilitaires à partir de ses sept usines, dont trois en Italie, une aux Etats-Unis et les trois autres en Asie (Inde, Vietnam, Chine). C'est le poids plume de la liste, avec une capitalisation de moins d'un milliard d'euros à l'heure de l'écriture de ces lignes. Comme l'illustre le tableau récapitulatif final, le Pisan est en bas de sélection sur le PER, la croissance et les marges, mais en première place sur le rendement.

L'autre représentant européen de notre sélection est Autrichien. Il possède en particulier les marques KTM, Husqvarna (licence moto et vélo), Raymon et Gasgas. Par rapport à Piaggio, le groupe est plus avancé dans le processus d'électrification, dans lequel il a beaucoup investi. Ses principales marques se déclinent d'ailleurs déjà depuis quelques années en vélos électriques. La croissance de son activité est en queue de peloton, mais ses marges sont pile sur la médiane sectorielle de 9%. Le PER de 15 place aussi Pierer dans la catégorie intermédiaire. Il faut noter que l'indien Bajaj Auto, que nous évoquerons plus bas, est un partenaire majeur du groupe et l'actionnaire à 49,9% du holding de contrôle de Pierer.

L'entreprise chinoise produit des motos et des quads, avec des motorisations allant de 50 à 500 CC et quelques déclinaisons électriques. Relativement jeune (la création date de 1989), CFMoto est désormais bien implantée dans le paysage et dispose même d'une équipe au 3e échelon du championnat MotoGP. La rentabilité opérationnelle de la société est assez faible mais le taux de croissance de son activité est le plus élevé des dix entreprises que nous présentons aujourd'hui. Ce qui explique le niveau élevé de son PER, 25 fois les bénéfices attendus sur le prochain exercice.

Quad CF

CForce 1000 T3 (Crédit Société)

Le premier représentant indien de la liste, mais pas le dernier comme vous le constaterez un peu après. Le groupe vend plus de 3 millions de véhicules par an, sur les segment motos, scooters, mobylettes et petits utilitaires, sur son marché domestique mais aussi à l'étranger puisque c'est le second exportateur indien avec des débouchés en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique Latine. Financièrement, l'entreprise dégage des performances honorables mais sans vraiment ressortir du lot, d'autant que sa valorisation est assez généreuse au niveau du multiple des bénéfices.

Le groupe chinois a le positionnement le plus original puisque son catalogue est entièrement électrique. Il produit des scooters, des trottinettes et des vélos. La société, créée en 2001, est cotée depuis 2016 à Hong Kong. Sur son dernier exercice, elle a vendu environ 5 millions d'engins. C'est l'acteur qui réalise les plus petites marges de notre sélection (6,3%), ce qui s'explique notamment par une stratégie de croissance agressive à l'échelle mondiale. Son PER reste correct (17,6 fois) au regard du rythme d'expansion (environ 20% par an). Précision qui peut avoir son importance, le dossier est suivi par les équipes de recherche d'UBS, ce qui constitue un filet de sécurité pour l'investisseur un peu perdu dans la profusion d'acteurs chinois autoproclamés leaders de leur spécialité.

Il est presque inutile de présenter la société américaine dont les bolides bodybuildés crachent les décibels, qui sont le symbole d'une certaine vision de la liberté. Ceci dit, on croise désormais des Harley électriques, qui doivent sûrement faire s'étouffer les puristes. Le titre n'a jamais été très richement valorisé, mais son PER 2023 actuel de 9 fois est plutôt un peu en-dessous de la moyenne récente. La croissance du chiffre d'affaires n'est pas le point fort de cette marque mature, qui se rattrape par une rentabilité qui la hisse à la seconde marche de notre podium du jour. Au niveau boursier, Harley-Davidson n'a pas prouvé grand-chose depuis le tournant du millénaire.

HDClassic

Harley Davidson Softail Standard (Crédit Société)

Un peu comme la firme américaine précitée, le Japonais est un dinosaure du secteur. C'est d'ailleurs l'un des plus gros vendeurs de motos du monde, derrière son intouchable rival Honda, qui ne figure pas dans notre sélection car il réalise 85% de son activité dans les automobiles. Pour Yamaha, c'est à peu près 65% dans les deux-roues et le reste dans les moteurs nautiques et les robots. La société affiche le PER le plus doux de la liste, à peine 7 fois les résultats projetés sur le prochain exercice, mais aussi la croissance la plus riquiqui, 3,7% selon les analystes. On est là aussi sur un modèle économique mature qui protège ses marges (9,5% de REX) et sert un coupon régulier et élevé (4,2%).

Hero est le premier producteur mondial de deux-roues. L'industriel indien a pris son essor en coentreprise avec Honda, qui a depuis quitté le navire. Il suffit de consulter les documents financiers de l'entreprise pour constater qu'elle est extrêmement bien structurée. Hero revendique 34,6% du marché indien du deux-roues, le second plus important du monde après la Chine. L'entreprise produit environ 50 millions d'unités par an. Sa surface financière lui permet d'attirer des partenariats prestigieux (distribution de Harley Davidson en Inde) et d'investir dans l'innovation, en particulier dans l'électrification. Financièrement, la société affiche un PER raisonnable (15), une marge à deux chiffres (11,6%), une croissance de l'ordre de 12% et un rendement de 4,2%. On est donc sur des fondamentaux robustes, même si l'action souffre depuis 18 mois d'une certaine désaffection, renforcée en début d'année par des soupçons d'évasion fiscale.

Moteur

Moteur Modèle Glamour (Crédit Société)

Encore un groupe indien, bien mieux connu sous sa marque phare, Royal Enfield, dépeinte comme "la plus ancienne marque de motos au monde en production continue". La marque conserve sa R&D au Royaume-Uni et produit en Inde, où elle détient une part de marché de 90% sur le segment 250 / 750 CC. La production annuelle est légèrement inférieure à 600 000. Ce positionnement haut de gamme garantit à l'entreprise une marge opérationnelle supérieure à 20% avec une croissance annuelle plus que correcte. Par conséquent, Eicher est le dossier le mieux valorisé de la sélection (26,6 fois les résultats attendus l'année prochaine). Il faut noter que le groupe dispose aussi d'une coentreprise avec AB Volvo (Volvo Eicher Commercial Vehicles, VECV) qui vend des camions et des bus dans les marchés émergents.

La plus grosse capitalisation du secteur est à nouveau un acteur indien, qui revendique cette fois le titre de premier exportateur de motos du pays. Bajaj est une entreprise d'un âge respectable qui vend des motos, des scooters et des triporteurs avec un process industriel bien réglé qui lui permet de sortir une marge opérationnelle élevée de 16,6%, soit le haut du panier de la liste. Son chiffre d'affaires n'est pas en reste avec une progression à deux chiffres, pour un PER de 17,8 fois. Comme son compatriote plus petit TVS, Bajaj vend à l'étranger sur les marchés qui ne sont pas trustés par les inévitables marques japonaises. Comme nous l'avons vu plus haut, le groupe a une relation privilégiée avec KTM, dont elle distribue les motos en Inde. Il a relancé en 2019 sa marque historique de scooters Chetak pour disposer d'une gamme électrique.

Pour terminer, les dix valeurs que vous pouvez retrouver dans le Stock Screener de Zonebourse avec les notations Surperformance, et le résumé des caractéristiques précitées.

Stock Screener