L'euro à la cote

Le projet franco-allemand d'emprunt collectif a finalement été adopté par l'Union européenne. Ce plan de relance de 750 milliards d’euros sera financé pour la première fois par une dette commune. Il comprend 390 milliards d’euros de subventions non-remboursables ainsi que 360 milliards d’euros de prêts. Cet accord a eu pour effet de faire baisser les "spreads de  taux" dans la zone euro mais aussi de bonifier la monnaie unique.

Le graphique montre une accélération de la parité EUR/USD qui retrouve des niveaux plus traités depuis septembre 2018. La tendance actuelle pourrait emmener la devise européenne sur la zone des 1.18 USD

 

Le billet vert perd de la valeur

Cette avancée de l'euro trouve aussi un booster avec le repli généralisé du dollar depuis la fin du lockdown planétaire. Au regard de l'indice développé par Bloomberg (Dollar spot Bloomberg), la tendance baissière du billet vert apparaît de manière ostentatoire, après avoir touché un pic sur mars 2020.

Cet indice suit la performance d'un panier pondéré de 10 devises mondiales par rapport au dollar américain. Le poids respectif de chacune des monnaies est déterminé selon leur part dans les échanges internationaux et par leur liquidité. Les données de l'indice (BBDXY) existent depuis le 31 décembre 2004, avec un niveau de base de 1000. Voici à ce jour sa composition et son évolution sur la dernière année.

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La composition de panier dollar avec une forte pondération de l'euro ( 32.6%)
Sur les huit dernières années, le dollar affiche deux pics avant de revenir sur une zone d'échange plus courante

Un petit tour au Kenya :

Le shilling kényan a glissé à un niveau record dans un contexte d'augmentation de la demande de dollars des entreprises, suite à la levée de certaines restrictions gouvernementales visant à contrôler la propagation du coronavirus. La devise de la plus grande économie d'Afrique de l'Est s'est affaiblie à 108 pour un dollar, une première depuis 1988. Cela porterait également la perte du shilling kenyan depuis le début de l'année à 6,5%, face au billet vert.
Les importations reprennent alors que l'économie redémarre, augmentant la demande de devises étrangères. Des taux d'intérêt relativement bas pèsent également sur le shilling depuis que la banque centrale a abaissé son taux directeur de 125 points de base depuis janvier à un plus bas depuis neuf ans.