Après le report du mois dernier, les députés britanniques sont enfin appelés à s’exprimer sur l’accord de sortie négocié par Theresa May. Si la Première ministre n’a cessé de s’employer à convaincre en obtenant des garanties supplémentaires de Bruxelles ou en multipliant les mises en garde quant au risque d’un Brexit sans accord, les pronostics anticipent toujours un rejet de l’entente actuelle. Dans le cas d’un tel scénario, le manque de visibilité s’accentuerait encore, alors que Theresa May exclue à la fois une démission, un report du Brexit ou l’organisation d’un nouveau référendum.

En Europe, le recul de la production industrielle allemande pour le troisième mois d’affilée en novembre fait craindre une nouvelle contraction du PIB de la première économie européenne au T4. Celle-ci serait synonyme de récession (deux trimestres négatifs) après le recul de la croissance au T3 (-0.1%).

Aux Etats-Unis, les minutes de la FED ont fait émerger des désaccords internes à la banque centrale quant au dernier tour de vis annoncé en fin d’année dernière. Plusieurs membres auraient en effet plaidé pour un statu quo face à la volatilité des marchés. Dans un discours à Washington, Jerome Powell s’est pourtant montré moins flexible qu’attendu au sujet d’une potentielle révision dans la réduction du bilan de la FED. Au niveau macro, les prix à la consommation américains reculent au mois de décembre (-0.1%) et ne progressent plus que de +1.9% sur un an, contre +2.2% auparavant.

Sur le front de la guerre commerciale, trois jours de négociation sino-américaine auraient permis de poser les bases d’un accord selon le ministère chinois du Commerce.

Au Canada, la banque centrale a annoncé un statu quo de son principal taux directeur (1.75%), révisant en baisse ses prévisions de croissance pour 2019. Elle précise que le rythme des prochains resserrements monétaires sera conditionné par l’évolution des perspectives dont les prix du pétrole, le marché local du logement ou les politiques commerciales à travers le monde.

Cette semaine, les cambistes surveilleront plusieurs discours de banquiers centraux au sein d’un calendrier économique peu fourni, mais surtout le vote du Parlement britannique sur le Brexit ce mardi.

Graphiquement, l’Euro profite du repli du Dollar pour sortir de son range par le haut mais peine à trouver l’élan nécessaire pour accélérer au-delà de 1.1554 USD. Les échanges entre les traders particuliers s’équilibrent.

Affichant davantage de force, le Pound efface 1.2779 et teste à présent un seuil-clé à 1.2876 USD, provisoirement préservé en clôture daily. Bien que la MM20 se redresse nettement en données quotidiennes, l’actualité outre-Manche nous pousse à la prudence sur la devise.

Du côté du Franc, le récent test de 1.1192 CHF pour 1 Euro a motivé la réaction nécessaire pour renvoyer les cours vers 1.1324 où les vendeurs ont alors repris la main. La paire semble désormais coincée entre ses deux niveaux tandis que la majorité des investisseurs retail sont long.

Enfin, le Yen reste particulièrement prisé après le flash krach survenu en tout début d’année. Si ¾ des investisseurs particuliers engagés sur USD/JPY sont acheteurs, la paire menace toujours de repartir de baisser davantage, en particulier tant que 110.30 JPY est préservé.