Après que le Parlement britannique a rejeté à trois reprises l’accord de divorce négocié à Bruxelles par Theresa May, la Première ministre et ses partenaires européens ont définitivement écarté le scénario du no deal en repoussant à nouveau le Brexit au 31 Octobre. Si cette nouvelle échéance prolonge les incertitudes dans la région, le report s’annonce toutefois flexible et le Royaume-Uni pourra quitter l’Union européenne avant cette date si ses députés réussissent à s’entendre sur un projet acceptable pour la partie adverse.

Une hypothèse qui semble encore bien lointaine tandis que le président de la BCE Mario Draghi s’est présenté soucieux en conférence de presse, évoquant des indicateurs « faibles » et les « risques » de nature à dégrader l’économie des Dix-Neuf.

Parmi eux se dressent les menaces répétées de Donald Trump, lequel promet de nouveaux droits de douanes sur 11 milliards d’importations européennes si l’UE ne suspend pas ses subventions à Airbus. Une manière de soutenir l’avionneur américain Boeing, actuellement dans la tourmente.

Mais le pensionnaire de la Maison-Blanche s’attaque également à ses compatriotes puisqu’il continue à stigmatiser le comportement de la Réserve Fédérale, l’exhortant régulièrement à baisser son taux directeur en faisant fi de l’indépendance de l’institution.

La FED a néanmoins déjà levé le pied, renonçant à poursuivre son cycle de resserrement monétaire cette année, comme l’a confirmé la publication du dernier compte-rendu de la banque centrale américaine. Charles Evans, l’un de ses principaux responsables, a même estimé que le loyer de l’argent pourrait désormais stagner jusqu’à l’automne 2020.

Pourtant, l’économie US relève progressivement la tête. Les prix à la consommation ont progressé de +0.4% entre février et mars tandis que les prix à la production avancent de +0.6% sur la même période, deux chiffres supérieurs aux attentes des économistes. Les inscriptions hebdomadaires au chômage n’ont par ailleurs jamais été aussi basses depuis 1969 et JP Morgan, première banque américaine sur le plan des actifs, vient d’annoncer des bénéfices trimestriels records. A New-York, les indices boursiers se rapprochent de leurs plus hauts niveaux historiques.

Enfin, les exportations chinoises progressent de +14.2% en mars après un recul de -20.7% le mois précédent, signe d’une certaine résilience de la croissance mondiale.

Au cours des prochaines séances, les cambistes surveilleront l’inflation britannique mercredi ainsi que l’activité privée en zone Euro et les ventes aux détails américaines jeudi. La semaine s’achèvera par le Vendredi saint, férié dans de nombreux pays.

Graphiquement, l’Euro profite de la bonne humeur des marchés pour revenir au contact de 1.1334 où sa marche en avant devient déjà plus poussive. Le contexte nous offre une nouvelle opportunité de vente sur rebond.



La monnaie unique s’apprécie aussi face au Franc suisse, le couple EUR/CHF s’appuyant sur ses points bas annuels pour venir tester une résistance à 1.1349 CHF. Comme face au Dollar, celle-ci pourrait aider à contenir les assauts de la devise européenne à court terme.

Enfin, les paires USD/JPY et EUR/JPY bénéficient également de l’ambiance actuelle en repassant respectivement au-delà de 111.90 et 126.50 JPY, sans toutefois sembler capables de s’installer durablement au-delà de ces niveaux-clés. Ici aussi, nous privilégions les positions vendeuses au cours des prochains jours.