En Europe, l’Allemagne échappe de peu à une récession technique à la faveur d’une croissance nulle au quatrième trimestre 2018 et plusieurs membres de la BCE expriment leurs inquiétudes. Ainsi, Benoit Coeuré, membre du directoire, estime que l’institution pourrait bientôt avoir recours à de nouveaux prêts géants en faveur des banques pour soutenir l’économie. De son côté, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, juge le ralentissement « significatif », prévenant que la banque centrale pourrait adapter son calendrier en conséquence.

De l’autre côté de la Manche, Mark Carney, président de la Banque d’Angleterre, a avertit une nouvelle fois des conséquences potentiellement désastreuses d’une absence d’accord le 29 Mars prochain. Dans le même temps, Theresa May, lâchée par son propre camp, a subi un nouveau revers au Parlement. Les députés de Westminster ont en effet rejeté une motion dans laquelle le gouvernement expliquait vouloir obtenir « des arrangements alternatifs » au backstop irlandais et écarter le scénario d’un no deal.

Aux Etats-Unis, les indicateurs montrent d’inquiétants signes de faiblesse. Les prix à la consommation ralentissent à +1.6% sur un an, contre +1.9% auparavant. Plus significatif encore, les ventes au détail de l’Oncle Sam enregistrent leur plus fort recul d’un mois sur l’autre en 10 ans (-1.2%) alors que la consommation représente le moteur de l’économie américaine. Enfin, la production industrielle se replie à hauteur de -0.6% au mois de janvier.

Sur le front de la guerre commerciale qui oppose Pékin et Washington, les négociateurs font état de « progrès » mais indiquent que « beaucoup de travail » reste à faire. Donald Trump a prévenu qu’il pourrait accorder un délai à la Chine tandis que de nouveaux tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises sont censés entrer en vigueur le 1er Mars prochain.

Mais le mouvement le plus significatif de la semaine sur les changes est à créditer au profit du Kiwi (NZD/USD) qui profite de l’optimisme de la banque centrale néo-zélandaise à l’occasion d’un statu quo sur ses taux, une posture qui tranche avec la prudence actuelle des principales autorités monétaires.

Cette semaine, les cambistes prendront connaissance des minutes de la FED mercredi et de celles de la BCE jeudi, peu après la publication des chiffres de l’activité privée en zone Euro.

Graphiquement, l’Euro inscrit de nouveaux points bas annuels et menace toujours de franchir un support-clé à 1.1224 USD. 2/3 des positions des traders particuliers sont acheteuses.

Le Pound a d’abord accéléré à la baisse sous 1.2983 USD avant de profiter d’un rebond technique vendredi, relançant le cours au contact d’un ancien support qui devient résistance (1.2933 USD). 2/3 des positions retail sont vendeuses.

Le Franc évolue horizontalement face à l’Euro depuis quelques séances mais la volatilité de la paire a significativement augmenté. Si les positions des traders particuliers se sont désormais rééquilibrées, 1.1474 CHF reste en ligne de mire.

Enfin, la paire USD/JPY s’est désormais installée au-delà de 110 JPY alors que sa MM20 repasse au-dessus de son homologue à 50 périodes en données quotidiennes. Le cours devra désormais s’affranchir de 111.20 pour s’autoriser une accélération vers 113.60. 4 positions retail sur 5 sont vendeuses.