Si Theresa May tient toujours la barre, la houle conservatrice redouble d’intensité du côté de Londres. Après l’obtention d’un accord à Bruxelles, réglant la plupart des modalités de la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni, la Première ministre britannique essuie une vague de démissions, dont celle du ministre du Brexit Dominic Raab, qui juge l’entente trop favorable à l’Europe.

Sous la menace d’un vote de défiance qui pourrait l’éjecter du 10 Downing street à 4 mois seulement du Brexit, la cheffe du gouvernement peut néanmoins compter sur le soutien de plusieurs Tories eurosceptiques influents, comme Michael Gove ou Liam Fox. Un sommet européen consacré au Brexit est prévu le 25 Novembre.

En Italie, bien que le pays s’expose à des sanctions en maintenant son budget, le gouvernement ne souhaite pas faire machine arrière et appelle Bruxelles à davantage de flexibilité. Le Commissaire européen Pierre Moscovici tempère les ardeurs en soutenant ne pas être dans « une logique de clash » avec la péninsule transalpine.

Aux Etats-Unis, la FED semble un peu moins confiante après des propos de plusieurs responsables de la banque centrale, parlant de « vents contraires » ou encore de preuves d’un ralentissement de l’économie mondiale, laissant entrevoir une pause dans le cycle actuel de hausse de taux.

Sur le front de la guerre commerciale, la reprise du dialogue entre Pékin et Washington fait émerger de nouvelles tensions verbales, favorisant les arbitrages vers les devises refuges.
Côté macro, on note surtout la plus forte progression en neuf mois des prix à la consommation américains et la chute inédite en sept mois des ventes au détail britanniques.

Graphiquement, l’Euro retrouve de l’élan à partir de nouveaux points bas annuels, formant un nouveau support daily à 1.1224 USD. 80% des positions des traders particuliers sont désormais vendeuses, signe qu’un retournement haussier pourrait se confirmer.

Bousculé par l’actualité outre-Manche, le Pound se rapproche à son tour de ses plus bas niveaux de l’année. Tandis que près de 2/3 des positions retail sont acheteuses, une rupture de 1.2692 USD en clôture quotidienne dégraderait de façon significative la configuration de moyen terme.

Enfin, profitant des récents déboires des marchés boursiers, le Yen et le Franc suisse regagnent une partie du terrain abandonné au cours des derniers mois tandis que 70% des positions USD/JPY et EUR/CHF sont acheteuses. Nous surveillerons sur ces paires la réaction des cambistes aux contacts potentiels de 111.80 JPY et 1.1338 CHF cette semaine.