Bien que Theresa May ait proposé sa démission contre l’adoption de l’accord de sortie, le Parlement a rejeté le texte pour la troisième fois (344 voix contre 286). Donald Tusk, président du Conseil européen, a immédiatement convoqué un sommet le 10 Avril, à deux jours de la nouvelle échéance.

Tandis qu’aucune alternative à l’accord négocié par la Première ministre ne semble en mesure d’obtenir une majorité à Westminster, le Royaume-Uni va probablement devoir demander une prolongation plus longue, impliquant la participation du pays aux prochaines élections européennes.

En parallèle, les statistiques économiques mondiales présentent un bilan en demi-teinte. L’estimation finale de la croissance américaine au titre du T4 2018 s’élève à seulement +2.2% en données annualisées, contre +2.6% auparavant. Et si le secteur manufacturier américain rassure en mars, les ventes aux détails US reculent de nouveau en février.

Côté européen, les prix à la consommation se tassent encore le mois dernier (+1.4% sur un an, +0.8% hors alimentation et énergie) mais le secteur manufacturier chinois offre une lueur d’espoir sur la même période en enregistrant sa meilleure progression en 8 mois.

Le Dollar néozélandais trébuche néanmoins sous l’effet de la prudence de sa banque centrale. La RBNZ a en effet accompagné le maintien de son taux directeur (1.75%) d’un discours baissier, exprimant ses craintes vis-à-vis du ralentissement mondial et de la faiblesse de la demande intérieure.

Enfin, la Banque d’Australie, qui avait fait chuter sa devise en annonçant que le prochain mouvement sur ses taux pourrait aussi bien être une baisse qu’une hausse, vient également d’annoncer un nouveau statu quo (1.5%). Cependant ni le niveau de l’inflation ni la faiblesse du PIB ne représente une source d’inquiétudes pour l’institution et un assouplissement monétaire ne semble pas encore se dessiner à ce stade.

Cette semaine, des représentants chinois se rendent à Washington et les cambistes s’intéresseront aux discussions sino-américaines dans l’espoir d’un accord douanier entre les deux grandes puissances. Sur le front macro, l’ISM non manufacturier et le traditionnel rapport mensuel sur l’emploi américains seront respectivement publiés mercredi et vendredi. Enfin, les minutes de la BCE seront dévoilées jeudi.

Graphiquement, l’Euro, pénalisé par le ralentissement économique, flirte avec ses points bas annuels après avoir enchainé les séances négatives depuis la réunion de la FED. Sous 1.1198, les prochains seuils techniques à surveiller sont 1.1110 et 1.10 USD.

La Livre commence également à vaciller sous l’effet de l’impasse politique outre-Manche. En daily, le cours repasse sous ses moyennes mobiles à 20 et 50 jours mais devrait bénéficier de vagues d’achats sur repli, d’abord aux cours actuels, puis au contact potentiel de 1.2933 USD, les marchés excluant toujours le scénario d’un no deal.



Dans ce contexte, le Franc tente de s’apprécier davantage. Si la paire EURCHF a réussi une brève incursion dans des niveaux inédits depuis juillet 2017, le cours peine à accélérer à la baisse alors que la BNS veille toujours à maintenir un certain équilibre dans les échanges.

Le Kiwi, l’une des monnaies fortes de ce début d’année, lâche à son tour du terrain après l’intervention de la RBNZ. Evoluant désormais sous ses principales moyennes mobiles en données quotidiennes, le cours devrait toutefois trouver du soutien au contact de 0.6765 USD.

Enfin, le Dollar australien, toujours sous pression malgré le rebond consécutif au flash krach de janvier, pourrait de nouveau se déprécier en cas de rupture de 0.7023 USD. Sous ce niveau, un retour vers 0.6916 aurait toutes ses chances de se concrétiser.