Aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale a opté pour un nouveau statu quo à l’occasion de sa dernière réunion mais la probabilité d’une baisse de taux le mois prochain se rapproche de 100% selon des données du CME. Dans un contexte de guerre commerciale et de tensions inquiétantes avec l’Iran, la banque centrale américaine a mis en avant l’aggravation des incertitudes économiques, tout en révisant en baisse sa prévision d’inflation pour cette année (+1.5% contre +1.8% en mars). Bien qu’elle ait à l’inverse maintenu son pronostic concernant la croissance pour l’exercice en cours (+2.1%), les observateurs ont remarqué un changement important dans son communiqué alors que la FED ne prône plus la « patience » vis-à-vis d’une prochaine action. Parmi les 17 membres du comité, 8 envisagent un taux stable jusqu’à la fin de l’année mais 7 d’entre eux anticipent deux baisses tandis que le dernier s’attend à une seule baisse.

En Europe, si Mario Draghi se défend de vouloir influencer le taux de change, ses récents propos au sujet de la nécessité de nouvelles mesures de relance en cas d’inflation faible ont passablement agacé Donald Trump. Le président américain fustige régulièrement le différentiel de taux directeurs entre la FED et les autres grandes banques centrales, lequel tend à pénaliser la balance commerciale américaine. Côté macro, l'activité privée accélère en juin en zone Euro, et en particulier au coeur de l'Union monétaire, en France et en Allemagne.

Au Royaume-Uni, Boris Johnson reste le favori pour succéder à Theresa May fin juillet et une telle perspective maintient la pression sur la Livre Sterling. A l’occasion de sa réunion de politique monétaire, la Banque d’Angleterre a réitéré ses inquiétudes vis-à-vis des risques qui pèsent sur l’économie britannique.

Au Japon, la banque centrale a opté pour un nouveau statu quo sans apporter de modification notable à son communiqué, donnant l’impression aux cambistes d’être actuellement moins active sur le front monétaire que ses principaux homologues.

Enfin en Turquie, après un premier résultat contesté le 31 Mars dernier et l’organisation d’un nouveau scrutin, le pouvoir perd finalement Istanbul au profit du candidat de l’opposition (54.2% des voix). Le verdict est un revers cinglant pour Erdogan, alors que son parti l’AKP contrôlait la capitale économique et culturelle du pays depuis 25 ans.

Cette semaine, les investisseurs attendront l’ouverture du G20 au Japon ce vendredi, en marge duquel se tiendra une rencontre attendue entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping. Avant cela ils surveilleront surtout un discours de Powell mardi, la dernière estimation du PIB US jeudi ainsi que l’inflation européenne vendredi.

Graphiquement, l’Euro conteste désormais sa tendance baissière et flirte avec une résistance-clé à 1.1413 USD. En cas de franchissement de celle-ci en clôture quotidienne, nous serions contraints de passer neutres sur la paire.

De la même façon, le Pound a trouvé l’élan nécessaire au contact de 1.25 pour finalement prendre ses distances avec ses récents points bas. Dans un contexte politique très incertain, la devise britannique devra toutefois franchir 1.2751 en clôture quotidienne pour espérer davantage de momentum haussier.

De son côté, le Franc suisse signe une hausse remarquée alors que la paire EUR/CHF enfonce ses plus bas annuels sans que la BNS n’ait semblé intervenir à ce stade pour le défendre. A l’approche de 1.10 CHF, la probabilité d’un rebond de long terme se renforce.

Dans une moindre mesure, le Yen continue lui aussi de profiter du contexte général d’aversion au risque. Sous 108, USD/JPY s’est ouvert la voie d’une accélération vers 107, niveau que la paire devra préserver en clôture quotidienne pour s’épargner une nouvelle chute vers 106.10, voire 104.70 JPY.

Enfin, la Livre turque a brièvement bénéficié du résultat définitif des élections à Istanbul avant de rapidement combler son gap. En données quotidiennes, le couple USD/TRY a pourtant profité des dernières semaines pour contester la tendance haussière du billet vert et un franchissement de 5.7207 serait nettement favorable à la devise turque.