Après avoir à nouveau menacé les exportations européennes et déclencher des menaces de représailles du côté de Bruxelles, Donald Trump a finalement levé l’ultimatum sur Pékin et annoncé l’organisation d’un sommet avec le président chinois pour signer un accord. La nouvelle profite largement aux devises marchandises (AUD et NZD en tête), très dépendantes du commerce avec le géant asiatique, et pénalise les valeurs refuges (USD, JPY, CHF).

Dans le même temps, les grandes banques centrales lèvent le pied dans leur processus de normalisation.

Les minutes de la Réserve Fédérale confirment que les argentiers américains pensent que la première puissance mondiale « va marquer la pas », listant la volatilité des marchés, le ralentissement de l’économie mondiale, les discussions commerciales et le récent shutdown parmi les sources d’incertitudes. Presque tous les membres de la FED sont favorables à l’annonce d’un plan pour interrompre la réduction du bilan de l’institution tandis que plusieurs d’entre eux estiment que l’inflation devra dépasser les prévisions pour justifier un tour de vis cette année.

En Europe, Benoit Coeuré a répété, dans le sillage des minutes de la BCE, que Francfort travaillait activement à l’idée d’accorder de nouveaux prêts aux banques pour dynamiser le crédit et la consommation dans l’Union monétaire. Comme un élément supplémentaire à la nécessité d'agir, le moral des entrepreneurs allemands enregistre un point bas depuis décembre 2014.

Du côté du Brexit, trois députées Tories, hostiles à la Pemière ministre, ont démissionné du Parti conservateur pour rejoindre le nouveau « Groupe indépendant », crée par 7 parlementaires travaillistes en désaccord avec Jeremy Corbyn et destiné à occuper un nouvel espace politique au centre. Si l’UE s’oppose toujours à une refonte du backstop irlandais, ses responsables plaident pour un report de la date de sortie, prévue le 29 Mars, afin d’éviter un no deal. Donald Tusk, président du Conseil européen, juge cette solution « rationnelle » pour Londres. Mais Theresa May, bien qu’elle ait reporté un nouveau vote des députés sur l’accord « d’ici au 12 Mars », souhaite toujours écarter ce scénario, lequel ne ferait que prolonger un manque de visibilité pénalisante pour l’économie britannique.

Graphiquement, en données quotidiennes, l’Euro profite de la faiblesse du billet vert pour s’éloigner de ses récents points bas et rebondir au contact de sa MM20. Sous 1.1360 USD, la configuration reste toutefois largement baissière sur la paire, où 1.1224 USD constitue le prochain support à surveiller. Les positions des traders particuliers sont parfaitement équilibrées.

Le Pound fait également preuve de résilience malgré l’impasse du Brexit. La devise britannique se relance parfaitement depuis une semaine alors que les investisseurs écartent progressivement l’hypothèse d’une sortie sans accord. Près de 80% des positions retail sont vendeuses et 1.3233 USD est le prochain seuil à surveiller.



Coincé entre 1.1263 et 1.1413 depuis plus d’un mois, le couple EUR/CHF offre peu d’opportunités aux cambistes. 2/3 des positions sont short parmi les particuliers et le scénario d’un test de 1.1474 CHF conserve toute crédibilité.

Enfin, la paire USD/JPY poursuit son rebond entamé en début d’année, comblant désormais plus de 70% du mouvement de baisse constaté entre décembre dernier et le flash krach du 3 janvier. Le cours pourrait rencontrer davantage de résistance au contact de 111.20 JPY, avant de s’ouvrir la voie vers 113.60 JPY alors que 9 positions retail sur 10 sont short.