A défaut de plan B, les députés britanniques seront de nouveau consultés à Westminster ce 29 Janvier et invités à se prononcer sur une série d’amendements au texte d’accord initial sur le Brexit. Si plusieurs d’entre eux ont pour vocation d’écarter l’hypothèse d’un no deal, le cas de l’Irlande concentre toujours les réticences et une majorité d’élus préconise de rejeter l’idée d’un filet de sécurité sans qu’aucun compromis alternatif ne soit réellement proposé, coinçant le Royaume-Uni dans une impasse.

En Europe, au moment où l’activité privée des Dix-Neuf a ralenti à son plus faible niveau depuis juillet 2013, la BCE a répété que « les taux ne bougeront pas jusqu‘à l’été 2019 au moins ». Le Conseil des gouverneurs fut en revanche unanime pour estimer que les risques avaient augmenté : incertitudes géopolitiques, menace protectionniste, fragilité des pays émergents, volatilité des marchés ou encore faiblesse des indicateurs. Si Francfort pense que le risque de récession est faible, sa prévision de croissance pour 2019 (+1.7%) semble néanmoins très optimiste et la trajectoire de l’inflation devrait pousser la banque centrale à différer son prochain tour de vis.

Au Japon, la BOJ a entériné un statu quo attendu, mais en abaissant ses prévisions d’inflation, signe qu’elle n’est pas près de resserrer sa politique. L’autorité monétaire s’attend désormais à une hausse des prix de +0.9% sur un an pour l’exercice qui débutera en avril 2019, contre +1.4% auparavant et une cible avouée de +2%.

Aux Etats-Unis, Donald Trump a promulgué une loi garantissant le financement de l’administration fédérale jusqu’au 15 Février, interrompant provisoirement le shutdown après un mois de paralysie.

Cette semaine, les cambistes suivront d’abord le vote au Parlement britannique et les résultats trimestriels d’Apple mardi. Un avertissement du géant américain quant à un Noël raté avait perturbé le marché des changes en tout début d’année. Suivront mercredi la reprise des discussions sino-américaines et la première décision de politique monétaire de la FED, où un statu quo est largement attendu. Selon le Wall Street Journal, la banque centrale américaine pourrait par ailleurs suspendre plus tôt que prévu la réduction en cours de son bilan d’actifs. La première estimation de la croissance en zone Euro au quatrième trimestre 2018 sera dévoilée jeudi. Enfin, l’inflation de l’Union monétaire et le rapport mensuel sur l’emploi américain termineront vendredi une semaine particulièrement chargée.

Graphiquement, l’Euro a tenté une accélération baissière mais clôture finalement au cœur de son range (1.1476-1.1312). L’analyse technique n’apporte toujours pas le moindre signal clair mais plus de 4 traders particuliers sur 5 investis sur la paire sont vendeurs.

De son côté, le cable signe sa plus forte hausse hebdomadaire depuis septembre 2017 (+2.5%), effaçant successivement 1.2876 puis 1.30 pour se rapprocher d’un nouveau seuil technique à surveiller à 1.3270 USD. Les investisseurs retail sont massivement vendeurs.

Le Franc conserve une certaine faiblesse vis-à-vis de l’Euro et la tendance court terme de la paire EUR/CHF se retourne à la hausse en menaçant de quitter son canal baissier pour accélérer en direction de 1.1474 CHF. En données quotidiennes, la MM20 repasse au-dessus de la MM50 tandis qu’une large majorité de particuliers sont vendeurs.



Enfin la réaction du Yen à la faveur d’un rebond de la paire USD/JPY vers 110 fut immédiate et la devise nippone se renforce à nouveau sans qu’aucune direction claire ne puisse toutefois se dégager.