Des échanges entre Pékin et Washington qualifiés de « constructifs », des commentaires encourageants de Larry Kudlow, principal conseiller économique à la Maison-Blanche, ou encore l’optimisme de Wilbur Ross, ministre américain du Commerce, sur la conclusion d’un accord partiel d’ici la fin du mois, ont relancé l’appétit du risque sur les marchés. Les deux premières puissances mondiales se seraient même entendues sur une levée progressive de leurs droits de douanes mutuels, selon le Ministère chinois du Commerce. Et même si Donald Trump, peu avant le week-end, a préféré tempérer les ardeurs, Wall Street a terminé la semaine dans ses plus hauts niveaux historiques.

Autre élément positif outre-Atlantique, l’ISM non-manufacturier (secteur des services) enregistre une nette hausse au mois d’octobre. Autant de facteurs qui devraient encourager la Réserve Fédérale dans son intention de faire une pause en matière d’assouplissement monétaire.

En Europe, des signaux contradictoires émergent en Allemagne. La production industrielle recule de 0.6% en septembre alors que l’excédent commercial du moteur de l’Union monétaire progresse sur la même période à la faveur d’une croissance des exportations.

Au Royaume-Uni, la campagne électorale est lancée. Si les Tories conservent une dizaine de points d’avance dans les sondages, ses responsables accumulent les bourdes et l’opposition s’organise pour combler l’écart, comme l’illustre une alliance entre plusieurs partis pro-européens dont les Libéraux Démocrates. De son côté, la Banque d’Angleterre a révisé ses prévisions de croissance et d’inflation sous l’effet des incertitudes liées au scrutin ou aux conséquences des tensions sino-américaines sur l’économie mondiale. L’institution ouvre ainsi progressivement la porte à une baisse de taux alors que deux de ses neuf membres ont voté en faveur d’une telle action dès ce mois-ci, une première depuis mai 2018.

Enfin en Australie, la Banque centrale a laissé sa politique monétaire inchangée et partagé l’optimisme des marchés en prévoyant une croissance du PIB de +2.25% en 2019 et +3% en 2020 pour l’île-continent, après le ralentissement constaté au deuxième semestre 2018. La perspective d’une nouvelle baisse de taux de la RBA s’éloigne.

La semaine prochaine, nous surveillerons plusieurs statistiques comme la première estimation du PIB britannique au troisième trimestre lundi (consensus +0.4%), la hausse des prix à la consommation américains mercredi et les ventes au détail de l’Oncle Sam vendredi. Du côté de la politique monétaire, une audition de Jerome Powell se tiendra au Congrès mercredi tandis qu’une baisse de taux de la banque centrale néo-zélandaise est attendue dans la nuit de mardi à mercredi.

Graphiquement, l’Euro décroche à nouveau après avoir formé un double top au contact de 1.1182 USD. La monnaie unique pourrait désormais hésiter au contact de 1.10 avant de poursuivre vers 1.0960 puis 1.0899.

De la même façon, le Pound fléchit face à la vigueur du Dollar américain. Le cable échoue sous 1.2972 et devra désormais préserver 1.2751 et surtout 1.2523 USD en clôture afin d’espérer conserver ses distances vis-à-vis de ses points bas annuels.

En tant que valeur refuge, le Yen recule assez logiquement et le couple USD/JPY clôture au-delà de 109 JPY pour la première fois depuis mai dernier. L’analyse graphique ouvre ici la voie à une accélération vers 110.60 et 112.10 JPY, à condition que l’appétit pour le risque ne se dissipe pas trop vite au sein salles de marchés.

Enfin, il nous semble intéressant de s’attarder sur la paire AUD/NZD, laquelle s’est démarquée cette semaine sous l’effet d’une divergence entre les banques centrales australienne et néo-zélandaise. L’optimisme de la première combinée aux attentes d’une action de la seconde a propulsé le Dollar australien au-delà d’une résistance à 1.0811 NZD. Prochain niveau-clé : 1.0870, lequel pourrait contenir les cours si la rhétorique de la RBNZ ressemble à celle de la RBA. Mais en cas de franchissement en clôture, nous envisagerons alors une potentielle accélération vers 1.1012.