Depuis l’annonce d’une reprise des négociations sino-américaines début octobre, les marchés bénéficient d’une pause dans l’escalade des sanctions, cependant de nouveaux désaccords le mois prochain pourraient rapidement étouffer le retour de l’appétit du risque.

Sur le front du Brexit, Boris Johnson continue de collectionner les revers. Le Parlement refuse toujours de valider l’organisation d’élections législatives anticipées, tant qu’il n’obtient pas la garantie que le scénario d’une sortie sans accord est définitivement écarté. Malgré l’adoption d’une loi contraignant le Premier ministre a demandé un report du Brexit, celui-ci a en effet assuré sa volonté de sortir « coûte que coûte » le 31 octobre. Westminster a par ailleurs voté un texte obligeant le gouvernement a publié des documents confidentiels qui pourraient déstabiliser l’ensemble du pouvoir exécutif. Enfin, la dernière gifle en date vient d’Ecosse où la Cour d’appel d’Edimbourg a jugé que la suspension du Parlement jusqu’au 14 octobre était « illégale ».

Aux Etats-Unis, le dernier rapport mensuel sur l’emploi a fait état d’un ralentissement des embauches au mois d’août (130k contre 171k attendu et 159k en juillet) mais d’un taux de chômage stable (3.7%) et d’une accélération de la croissance des salaires d ‘un mois sur l’autre (+0.4% contre +0.3% en juillet). S’il ne prévoit logiquement pas de récession à court terme, le président de la FED Jerome Powell a néanmoins répété que l’institut démission était prêt à soutenir l’économie américaine, comme pour confirmer un nouveau tour de vis en septembre, de nature à répondre à la stratégie dovish de la plupart des grandes banques centrales. Jamais lassé par ses ingérences, Donald Trump réclame désormais des taux d’intérêt nuls ou négatifs, qualifiant au passage les membres de la banque centrale américaine, dont il a lui-même nommé le président, de « crétins ».

En Europe, l’excédent commercial rebondit enfin en Allemagne mais Bloomberg a confirmé que Berlin s’apprêterait à adapter son budget en cas de ralentissement économique. L’agence de presse s’appuie sur une lettre de la ministre des Finances dont l’authenticité n’a pas été contestée outre-Rhin.

Si la prochaine réunion de la BCE polarise désormais toutes les attentions, les cambistes surveilleront également les prix à la consommation, puis les ventes au détail de l’Oncle Sam respectivement jeudi et vendredi. Le calendrier sera peu fourni en début de semaine prochaine mais le ballet des banques centrales reprendra avec la FED le 18 septembre tandis que la Banque du Japon, la Banque nationale suisse et la Banque d’Angleterre dévoileront leurs annonces de politique monétaire le 19.

Graphiquement, l’Euro s’est repositionné au-dessus de 1.10 mais sans parvenir à franchir une première résistance à 1.1081 USD. A moins qu’elles ne déçoivent significativement les investisseurs, les annonces de la BCE devraient maintenir une certaine pression dans les échanges et nous privilégions encore et toujours les ventes sur rebond sur la paire.

De son côté, le Pound s’offre un grand bol d’air à mesure que s’éloigne le scénario redouté d’une sortie sans accord. 1.2345 USD fait cependant toujours office de résistance, avant une potentielle accélération vers 1.2573. La parité EUR/GBP corrige également ses excès et repasse sous 0.90. Elle pourrait rallier 0.87 en cas de clôture quotidienne sous 0.8924.



Enfin, les valeurs refuge lâchent du terrain en réponse à l’apaisement des tensions commerciales. La paire USD/JPY a peu hésité au contact de sa moyenne mobile à 50 jours pour s’est ouvert la voie d’un retour vers 107.80, voire 108.90 JPY. De la même façon, le couple EURCHF se relance mais cale sous 1.10 face à l’imminence d’une action d’envergure de la BCE.