Paris (awp/afp) - Les industries mécaniques françaises dont l'activité a reculé de 10,8% l'an passé et les effectifs de 2,3% sous le choc de la pandémie de Covid-19, s'inquiètent de la pénurie de matières premières, a indiqué mercredi l'organisation professionnelle du secteur.

Le chiffre d'affaires cumulé des industries mécaniques est tombé l'an passé à 120 milliards d'euros, un recul de 10,8% plus marqué que celui du PIB français (-8,2%), a souligné dans un communiqué la Fédération des Industries Mécaniques (FIM) qui regroupe 20 syndicats professionnels et 3.000 entreprises, essentiellement des PME dont les activités vont de la forge et fonderie à la fabrication de ressorts, en passant par les agroéquipements, la mécatronique, la transformation de métaux en feuille, les technologies médicales, la robinetterie ou la quincaillerie.

La FIM note que l'activité a "amorcé un redressement au second semestre 2020" et espère que la hausse prévue de dépenses d'investissements dans l'industrie (+6% en volume en 2021) favorisera une reprise de la croissance dès cette année, "à l'exception du secteur aéronautique pour lequel l'investissement productif devrait rester encore limité".

La fédération s'inquiète néanmoins dans un communiqué des "fortes incertitudes liées à la pénurie de matières premières", à "l'allongement de la durée d'approvisionnement et aux hausses de prix" qui pourraient "freiner l'ampleur de la reprise en 2021".

Au global, les prévisions pour 2021 tablent sur une reprise de l'actitivité des industries mécaniques entre 6 et 9%. L'an dernier, le recul des ventes a touché aussi bien les exportations (-12%), notamment en raison du Brexit (-20,2% des exportations vers le Royaume-Uni), que le marché intérieur (-10%), note la FIM.

Fonderie, forge, décolletage, découpage-emboutissage et traitement des métaux ont été les secteurs les plus touchés, issus de la sous-traitance automobile ou aéronautique (-19,6%), emportée par l'arrêt brutal du transport aérien et le fort ralentissement de l'industrie automobile.

Les produits de grande consommation sont les moins touchés avec un recul de 7%. Dans ce secteur, la coutellerie, les outillages et autres articles ménagers sont affectés par le ralentissement des échanges mondiaux et de la logistique. Néanmoins, la mécanique française a conservé sa sixième place mondiale derrière la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne et l'Italie, ajoute le communiqué.

Premier employeur industriel de France (environ 20% du total), les industries mécaniques ont vu leurs effectifs baisser de 2,3% l'an passé, à 602.523 salariés contre 616.430 en 2019.

afp/vj