Paris (awp/afp) - L'Insee a révisé à la hausse vendredi son estimation du rebond de l'économie française au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) affichant une progression de +18,7%, contre +18,2% estimé précédemment.

Le PIB reste toutefois "inférieur de 3,9% à son niveau du troisième trimestre 2019", précise l'Institut national de la statistique, qui explique notamment cette révision par une réévaluation de la consommation des ménages et de l'investissement en services.

Ainsi, sur cette période marquée par le déconfinement et les vacances d'été, les dépenses de consommation des ménages ont "vivement" augmenté de +17,9%, après leur chute de 11,4% au deuxième trimestre, durant lequel le PIB avait plongé de 13,8%.

Elles se rapprochent ainsi de leur niveau d'avant-crise, puisqu'elles sont en baisse de 1,3% sur un an, souligne l'Insee.

Malgré un rebond conséquent de 23,9%, l'investissement reste lui en retrait de 4,8% par rapport à son niveau d'il y a un an.

Avec une hausse des exportations supérieure à celle des importations, le commerce extérieur contribue lui positivement à la croissance du troisième trimestre, tandis que la variation des stocks y contribue négativement (-1,5 point).

Fait notable, au troisième trimestre le revenu des ménages connaît sa plus forte hausse trimestrielle depuis 1983, souligne l'Insee, en hausse de 3,7%, après un recul de 2,6% au deuxième trimestre. Ces revenus sont aussi 1% supérieurs à ceux enregistrés sur la même période de l'an dernier.

Avec la baisse du recours au dispositif du chômage partiel et le rebond de l'emploi, les salaires perçus par les ménages sont ainsi repartis à la hausse (+13,1%). Mais dans le même temps, les prestations sociales ont reculé de 6,2% même si elles "restent à un niveau élevé par rapport à leur niveau d'avant la crise sanitaire" (+5% sur un an), souligne l'Insee.

Enfin, le taux de marge des entreprises s'est redressé au troisième trimestre à 30,3%, contre 27,8% au deuxième trimestre.

Mais ce fort rebond de l'économie française ne sera qu'un feu de paille. La deuxième vague de l'épidémie, avec le couvre-feu puis le reconfinement décidé par le gouvernement, ont fait replonger l'activité depuis octobre.

Elle s'affiche en recul de 13% en novembre par rapport au niveau d'avant crise, estime l'Insee, qui s'attend ainsi à une rechute du PIB entre 2,5 et 6% au dernier trimestre.

Autre sombre perspective, le moral des ménages est tombé en novembre à son plus bas niveau depuis la crise des gilets jaunes en 2018.

Pour l'ensemble de l'année 2020, l'Insee table sur une récession comprise entre 9 et 10%, comme la Banque de France. Le gouvernement anticipe lui une chute du PIB de 11% et a revu à la baisse sa prévision de rebond l'an prochain, à 6% au lieu de 8% précédemment, du fait du maintien de restrictions sanitaires au moins une partie de l'année 2021.

afp/al