Paris (awp/afp) - La croissance du secteur privé en France s'est tassée au mois de mai tout en se maintenant à un niveau élevé grâce au dynamisme des services, selon un indice provisoire publié mardi par S&P Global.

L'indice Flash de l'activité globale, qui avait atteint en avril son plus haut en plus de quatre ans à 57,6, s'est replié à 57,1, a précisé S&P dans son communiqué. Un taux supérieur à 50 marque une expansion de l'activité, un taux inférieur à cette limite une contraction.

"Conformément à la tendance observée au cours des douze derniers mois, l'expansion s'est principalement appuyée sur les performances des prestataires de services, l'activité des fabricants n'ayant que légèrement progressé au cours du mois" de mai, selon la société d'analyse financière qui s'appuie sur une enquête réalisée auprès de 750 entreprises représentatives des secteurs manufacturier et des services en France.

"L'économie française fait preuve d'une résilience remarquable face à des vents contraires de plus en plus puissants", estime Joe Hayes, économiste chez S&P.

Il relève toutefois "le maintien de fortes tensions sur les chaînes d'approvisionnement et des conditions difficiles pour les exportateurs" du secteur manufacturier.

D'autre part, "l'inflation galopante dissuade actuellement de nombreuses entreprises de passer commande", selon M. Hayes, qui explique que "les nouvelles commandes reçues par les fabricants français ont ainsi quasiment stagné en mai, tandis que les ventes à l'export ont reculé".

L'analyste constate "l'émergence d'une économie à deux vitesses, la bonne tenue du secteur des services continuant de masquer la faiblesse des performances de l'industrie manufacturière".

L'enquête mensuelle dégage enfin un élément positif sur le front de l'emploi avec des effectifs qui "ont fortement augmenté en mai", selon le communiqué.

"Le taux de croissance de l'emploi s'est en outre redressé à son plus haut niveau depuis mars 2001, les créations de postes s'étant accélérées" à la fois dans les services et dans l'industrie.

Les entreprises anticipent "un environnement plus favorable à la demande", même si le degré de confiance s'est légèrement replié par rapport à avril.

afp/buc