Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a terminé en repli mardi, lestée par le renchérissement de l'euro ainsi que par le mauvais accueil fait aux bilans financiers de Henkel et RWE.

Après un début de séance en hausse, l'indice vedette Dax est passé en territoire négatif pour finir sur une baisse de 0,31% à 13.033,48 points, s'accrochant avec difficulté à la barre aussi technique que symbolique des 13.000 points. Le MDax des valeurs moyennes a en revanche avancé de 0,29% à 26.358,85 points.

La place Francfortoise avait pourtant des raisons de se réjouir à l'issue d'une flopée d'indicateurs publiés dans la journée. L'Allemagne a vu la croissance de son PIB accélérer à 0,8% au troisième trimestre, mieux qu'attendu par les analystes, après 0,6% au deuxième trimestre et un chiffre révisé en hausse de 0,9% au premier trimestre.

Le baromètre ZEW du moral des investisseurs allemands a par ailleurs de nouveau connu une légère embellie, à 18,7 points en novembre, sans atteindre toutefois le niveau attendu par les analystes.

Mais la montée de l'euro face au dollar face aux incertitudes sur la mise en oeuvre de la réforme de l'imposition aux États-Unis a plombé l'ambiance.

Les investisseurs ont aussi sanctionné plusieurs entreprises allemandes ayant dévoilé leurs résultats financiers.

RWE a ainsi décroché de 5,56% à 21,06 euros. Le groupe a confirmé ses objectifs annuels après avoir publié un bénéfice net de 2,2 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, multiplié par 200 sur un an. Cette explosion du bénéfice repose en grande partie sur le remboursement par l'Etat d'une taxe sur les combustibles imposée depuis 2011 aux opérateurs de centrales nucléaires et censurée en juin par la Cour constitutionnelle.

Propriétaire du plus gros parc à charbon d'Europe, l'énergéticien allemand a plaidé mardi contre un abandon "politique" de cette source d'énergie très polluante, alors que les appels se multiplient sur ce sujet en pleine conférence de l'ONU sur les changements climatiques (COP23).

Henkel a abandonné 4,26% à 115,80 euros. Le fabricant de lessive et de cosmétiques a confirmé ses prévisions annuelles mais signalé "un effet de changes de plus en plus négatif".

Le constructeur automobile BMW a cédé 0,09% à 86,12 euros après avoir annoncé vouloir, à partir de 2020, porter à 100% contre 63% actuellement la part d'électricité "verte" achetée par le groupe. Cet objectif ambitieux ne signifie pas pour autant que sa production reposera entièrement sur un courant sans émissions de CO2 à cette date car BMW produit une partie de l'électricité nécessaire à ses usines, une énergie qu'il entend rendre complètement renouvelable mais seulement "à long terme".

A l'autre extrémité de l'indice Dax, le fabricant de semi-conducteurs Infineon a gagné 2,66% à 23,93 euros. Porté par une forte demande dans l'industrie automobile, il a émis des prévisions optimistes pour son exercice décalé 2017/2018, malgré la publication d'un maigre bénéfice net au dernier trimestre de l'exercice précédent.

esp/tes