Les pilotes de la compagnie irlandaise basés dans cinq pays européens ont décidé de cesser le travail à l'appui de revendications salariales et de meilleures conditions de travail, dont une réduction de leurs volumes d'heures de vol.

Ils réclament notamment que leurs contrats soient régis par le droit local, et non rédigés en droit irlandais. Ils veulent aussi une modification des pratiques internes de la compagnie pour être prévenus plus tôt d'un changement d'affectation entre les différentes bases de Ryanair

Au total, le mouvement a affecté quelque 55.000 passagers de la compagnie aérienne, dont 42.000 en Allemagne où les pilotes ont annoncé être prêts à mener "une très longue bataille".

Un peu moins de 400 vols ont été annulés, soit 17% des plus de 2.400 vols que Ryanair aurait dû assurer vendredi à travers l'Europe. Dans le détail, 250 vols ont été annulés au départ ou à destination de l'Allemagne, 104 pour la Belgique et 42 en Suède et en Irlande.

Ryanair a tenté jusqu'à la dernière minute d'empêcher ses pilotes basés aux Pays-Bas de se joindre au conflit social européen, mais une juridiction néerlandaise a débouté la compagnie aérienne. Et le syndicat des pilotes néerlandais VNV a pu appeler à une grève de 24 heures. Mais l'impact semble avoir été mineur aux Pays-Bas, Ryanair ayant réussi à remplacer des grévistes par des non-grévistes.

Présente sur 86 bases dans 37 pays, Ryanair avait évité des grèves généralisées en décembre dernier, avant les fêtes de fin d'année, en reconnaissant pour la première fois les syndicats. Mais sa lenteur à négocier avec eux des accords collectifs a fait de nouveau monter la colère parmi le personnel et notamment les pilotes.

La compagnie, qui a présenté vendredi des excuses à ses clients, a déclaré prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter les perturbations et a appelé les syndicats à poursuivre les négociations plutôt que de mener des "grèves injustifiées".

Des discussions devraient s'ouvrir lundi, via un médiateur, entre la direction de la compagnie et le syndicat irlandais des pilotes, lequel n'a pas prévu à ce stade de lancer un nouvel appel à la grève.

A la Bourse de Dublin, le cours de l'action Ryanair a clôturé la séance de vendredi sur un recul de 4,17%, à 12,98 euros.

(Padraic Halpin; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)