PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Le juge haïtien supervisant l'enquête sur l'assassinat du président Jovenel Moïse en juillet dernier a déclaré vendredi qu'il se retirait de l'affaire, amplifiant la confusion autour des investigations sur ce crime qui a secoué le pays caribéen et exacerbé les tensions politiques et sécuritaires.

Désigné en août dernier à la tête de l'enquête sur l'assassinat du chef de l'Etat dans sa résidence privée par un commando de mercenaires, Garry Orelien a fait savoir que sa demande visant à prolonger son mandat, qui expirait le mois dernier, avait été rejetée.

Il a écrit, dans une lettre dont Reuters a pu consulter une copie, qu'il "renonçait" à l'enquête pour "raisons personnelles".

Contacté par Reuters, Garry Orelien a confirmé par téléphone avoir rédigé le document. Il n'a pas souhaité répondre à d'autres questions.

L'enquête n'a abouti à aucune inculpation des dizaines de suspects arrêtés par la police haïtienne. Plus tôt cette semaine, Garry Orelien a imputé ce manque de progrès au soutien inadapté d'autres institutions haïtiennes.

Bernard Saint-Vil, à la tête du tribunal de la capitale Port-au-Prince ayant chargé Garry Orelien de l'enquête, a déclaré mardi dans un entretien à une radio locale que le juge avait été démis de l'affaire pour n'avoir pas bouclé l'enquête dans le délai imparti. Il n'a pas répondu à des demandes de commentaire.

(Reportage Gessika Thomas, avec Brian Ellsworth à Miami; version française Jean Terzian)