PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes amplifient leur rebond à mi-séance vendredi, portées par un regain d'espoir sur le développement d'un vaccin contre le COVID-19, qui prend le pas au moins temporairement sur les préoccupations liées à la résurgence de la pandémie, aux retombées économiques de celle-ci et au blocage des discussions sur le Brexit.

Orientés à la baisse en début de journée, les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais sont passés dans le vert après que le groupe pharmaceutique américain Pfizer a jugé possible le dépôt en novembre d'une demande d'homologation d'urgence de son vaccin expérimental, développé avec l'allemand BioNTech.

Les actions européennes, déjà orientées à la hausse, ont amplifié leur rebond à cette annonce : à Paris, le CAC 40 gagne 1,52% à 4910,97 points vers 11h15 GMT après un pic à 4.928,9 juste après l'annonce de Pfizer. A Londres, le FTSE 100 prend 1,27% et à Francfort, le Dax avance de 0,88%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,1%, le FTSEurofirst 300 de 0,89% et le Stoxx 600 de 0,82%.

Ce dernier affiche néanmoins pour l'instant une baisse de 1,18% sur l'ensemble de la semaine et le CAC 40 un recul de 0,7%.

Si Donald Trump s'est déclaré jeudi prêt à revoir à la hausse sa proposition d'un paquet de mesures de relance représentant un total de 1.800 milliards de dollars, les investisseurs restent prudents sur la possibilité d'un accord entre républicains et démocrates avant les élections du 3 novembre, un espoir qui a un temps porté les marchés.

En Europe, la situation sanitaire reste la préoccupation numéro un alors que la France a passé jeudi le cap des 30.000 nouveaux cas quotidiens d'infection par le coronavirus et s'apprête à entrer en période de couvre-feu nocturne.

Sur le front du Brexit, autre sujet majeur pour les investisseurs, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, sans attendre la fin du sommet européen en cours, a déclaré que ses compatriotes devaient se préparer à un échec des discussions en vue d'un accord avec l'Union européenne.

LES VALEURS EN EUROPE

La plus forte hausse sectorielle du jour en Europe est pour l'automobile, dont l'indice Stoxx gagne 2,79% après l'annonce d'une hausse du marché européen en septembre, la première depuis le début de l'année.

Le compartiment profite aussi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu publiés par l'allemand Daimler, dont l'action prend 4,28%. A Paris, Renault s'adjuge 5% et PSA 3,78%.

LVMH (+6,58%) est quant à lui en tête du CAC au lendemain ce l'annonce d'une baisse moins marquée qu'anticipée de ses ventes en données organiques au troisième trimestre. Et il entraîne dans son sillage d'autres valeurs européennes du luxe comme Kering (+4,08%), Hermès (+3,13%) ou Moncler (+3,17%).

A noter aussi, le bond de 12,85% de Thyssenkrupp après l'offre du groupe Liberty Steel sur ses activités sidérurgiques.

A la baisse, Unibail-Rodamco-Westfield perd 2,42% au lendemain du bond de 14,1% qui a salué le début d'une bataille d'actionnaires et Danone abandonne 2,5% en réaction aux informations de Challenges selon lesquelles la directrice financière est sur le point de quitter le groupe tandis que le PDG, Emmanuel Faber, prépare une vaste réorganisation.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro restent orientés à la baisse et s'acheminent vers leur recul hebdomadaire le plus marqué depuis juin, signe que l'aversion au risque reste forte.

Celui du Bund allemand à dix ans abandonne un peu plus d'un point de base à -0,625%, non loin du plus bas de sept mois touché jeudi à -0,637%. Sa baisse par rapport à vendredi dernier approche ainsi des dix points de base.

Le marché n'a trouvé aucun soutien dans les chiffres définitifs de l'inflation dans la zone euro en septembre, au plus bas depuis quatre ans.

Le dix ans américain s'affiche à 0,7273% dans l'attente des chiffres mensuels américains des ventes au détail et de la production industrielle.

CHANGES

Le regain d'appétit pour le risque fait reculer le dollar, l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de référence reculant de 0,2%.

L'euro en profite pour remonter au-dessus de 1,1710 dollar après le plus bas de deux semaines touché jeudi à 1,1686.

La livre sterling, elle, accuse le coup, face au billet vert comme face à la monnaie unique des déclarations du Premier ministre britannique, Boris Johnson, sur la possibilité d'une sortie sans accord de la période de transition post-Brexit.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reste orienté à la baisse, toujours pénalisé par la crainte de voir la deuxième vague de la pandémie peser sur la demande.

Le Brent abandonne 1,04% à 42,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,98% à 40,56 dollars.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)