Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% à 0,4%. À Paris, le CAC 40 gagne 0,67% à 5.108 points vers 12h40 GMT. À Londres, le FTSE s'octroie 0,38% et à Francfort, le Dax prend seulement 0,25%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,43%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,41%.

Même si rien n'a filtré des négociations entamées cette semaine à Pékin entre les deux premières puissances économiques mondiales, les anticipations d'apaisement du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine continuent de soutenir la progression des indices mondiaux alors que de hauts responsables américains devaient rencontrer ce jeudi leur homologues chinois.

Donald Trump envisage de repousser de 60 jours l'ultimatum fixé à la Chine pour la conclusion d'un accord commercial sous peine de relever les droits de douane américains sur plus de 200 milliards de dollars de produits chinois importés, a par ailleurs rapporté Bloomberg en citant des sources non identifiées.

Sur le plan macroéconomique, les exportations chinoises ont rebondi de manière inattendue en janvier après avoir subi le mois précédent leur recul le plus marqué depuis en deux ans et la baisse des importations a été moins importante qu'anticipé, mais les analystes y voient des facteurs saisonniers et s'attendent à un nouveau ralentissement de l'économie chinoise.

VALEURS EN EUROPE

La tendance européenne est marquée par de nombreux résultats d'entreprise globalement bien accueillis. La plus forte progression sectorielle est pour le compartiment de l'alimentation et des boissons, dont l'indice Stoxx progresse de 1,4%, tiré par le géant suisse Nestlé, qui prend 3,35% et a inscrit un record après l'annonce d'une accélération de sa croissance organique fin 2018.

Le compartiment industriel est également bien entouré (+1,31%) grâce notamment à Legrand et Schneider, qui prennent respectivement 7,64% et 5,61% à Paris après leurs résultats annuels et leurs prévisions pour 2019.

Le secteur bénéfice également de la progression de 3,76% d'Airbus, le groupe aéronautiue ayant fait part de résultats annuels solides et de l'arrêt de son programme de très gros porteur A380.

Dans le secteur bancaire, les réactions aux publications sont plus contrastées: Commerzbank gagne 4% mais Credit Suisse, après une ouverture en nette hausse, abandonne 1,46%. Quant à Crédit agricole, il prend 0,72% après une ouverture en nette hausse suivie d'un passage dans le rouge.

A Londres, le groupe pharmaceutique AstraZeneca prend 4,25% après des ventes trimestrielles supérieures aux attentes des analystes.

A la baisse, Unibail-Rodamco-Westfield chute de 3,98% et Puma de 5,4% après des prévisions annuelles jugées décevantes.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Du coté des entreprises cotées à Wall Street, les résultats de Coca-Cola ont reçu un accueil mitigé: l'action perd 1,8% en avant-Bourse malgré un chiffre d'affaires supérieur aux attentes de Wall Street pour le dixième trimestre consécutif. Cisco Systems prend en revanche 3,8% dans les échanges en pré-ouverture, l'équipementier de réseaux ayant annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

CHANGES

Après avoir touché un creux de trois mois face au dollar à 1,1249, l'euro est remonté autour de 1,1265, son niveau de clôture de mercredi, grâce aux espoirs sur le commerce et les chiffres meilleurs qu'attendu du commerce extérieur chinois.

La devise européenne, qui a déjà souffert la semaine dernière de statistiques décevantes, est toutefois pénalisée par la stagnation de l'économie allemande au quatrième trimestre 2018 après une contraction au troisième trimestre. "Etant donné que cette fois-ci aucun facteur temporaire évident ne pesait sur l'économie allemande, la statistique augure mal de la croissance de cette année", estime Andrew Kenningham, économiste en chef chez Capital Economics.

Le sterling est orienté à la baisse face au dollar, à un plus bas d'un mois, et face à l'euro; la Première ministre britannique, Theresa May, pourrait perdre le vote prévu en fin de journée à la Chambre des communes sur des amendements au projet de loi sur le Brexit. Le scrutin doit avoir lieu à partir de 17h00 GMT.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est reparti à la baisse vers 0,11% après avoir brièvement dépassé 0,13% dans les premiers échanges.

La réaction du marché obligataire à la première estimation du produit intérieur brut (PIB) allemand au quatrième trimestre 2018 est cependant contenue, le fait que la première économie d'Europe ait échappé à la récession soulageant en partie les craintes d'un ralentissement marqué et durable.

"Les estimations qui circulaient sur le marché étaient encore plus mauvaises donc la réaction immédiate a été une hausse des rendements", explique Norbert Wutghe, stratège taux de Bayerische Landesbank.

"Il y a deux éléments qui pèsent sur les rendements en ce moment: l'incertitude sur le Brexit et, depuis six semaines, l'attention accrue portée aux mauvaises surprises sur les indicateurs et leurs possibles répercussions sur la BCE."

Le rendement des Treasuries à 10 ans cède près de deux points de base à 2,686% avant les chiffres des prix à la production, ceux des ventes au détail et les inscriptions hebdomadaires au chômage.

PÉTROLE

Les cours du brut enchaînent leur troisième séance consécutive de hausse, bénéficiant de l'optimisme ambiant quant à la résolution du différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis.

Le baril de Brent grimpe autour de 64,40 dollars après un pic de près de trois mois à 64,81 et le brut léger américain monte à 54,33.

(Avec Josephine Mason à Londres, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga