Une indépendance, au sens le plus strict du terme, ouvrirait par conséquent la voie à une période d’incertitude pour l’Espagne, coupé d’un bras, mais aussi pour la Catalogne. Les investisseurs intègrent ce risque supplémentaire, mais demeurent néanmoins conscients des nombreux verrouillages constitutionnels en vigueur.

Ce récent regain de tension relance les inquiétudes des opérateurs quant à la situation économique de l’Espagne, dont le rythme de croissance devrait fléchir dans les prochaines années. Bien que le FMI ait dernièrement révisé à la hausse son estimation de croissance pour cette année (à 3,1% contre 2,6%), grâce notamment à la bonne tenue de la consommation, des exportations et d’une forte contribution du tourisme, l’institution internationale reste cependant prudente compte tenu du taux de chômage élevé (environ 18%) et du niveau inquiétant de la dette publique. Le ratio de celle-ci se stabilise à un niveau sensiblement excessif, au-delà de 100% du PIB.

Le risque souverain reste ainsi à prendre en compte. Pour autant, force est de constater que l’Espagne parvient à se montrer rassurant au regard de la forte demande pour ses nouvelles obligations à 5 ans (à échéance octobre 2022).

En ce qui concerne le secteur bancaire espagnol, grandement mis en péril après l’explosion de la bulle immobilière en 2014, celui-ci retrouve des couleurs sous l’effet d’une plus grande concentration sectorielle. Les investisseurs ont ainsi salué le renforcement de la solvabilité des plus grandes banques, à l’image de leur parcours boursier depuis 2016 (leurs cours ont en moyenne progressé de 50% sur un an glissant). Les observateurs continuent néanmoins de demander des efforts supplémentaires et se montreront intransigeants sur les résultats des stress-tests menés par l’Autorité Bancaire Européenne (ABE), en coordination avec la BCE.

D’un point de vue technique, en données journalières, contrairement à ses homologues européens, l’indice espagnol continue d’évoluer au sein d’un canal descendant bien travaillé. L’IBEX gardera ainsi un biais baissier tant que les cours se maintiendront à l’intérieur de celui-ci. Cette fragilité technique est par ailleurs confirmée par l’orientation baissière des différentes moyennes mobiles journalières. Les acheteurs devront attendre une sortie par le haut de cette figure pour ouvrir des positions longues et bénéficier d’un effet « rattrapage » en direction des derniers plus hauts à 11 000 pts. L’indice espagnol, en hausse de 8% depuis le début de l’année, enregistre l’une des moins bonnes performances des indices européens cette année. Ceci raisonne comme une évidence, il y aura des opportunités à saisir en cas d’accalmie des tensions politiques.  


Evolution de l’IBEX 35 en données journalières