-20%. C'est l'évolution des fonds levés par les entreprises sur les bourses européennes entre 2017 et 2018, selon l'enquête menée par PwC. Le marché des "IPO" est relativement volatil en Europe, surtout quand on parle de volume : il suffit d'une ou deux grosses opérations pour que le bilan change du tout au tout. Sur certains marchés, c'est la soupe à la grimace : -60% en valeur à Madrid et -85% à Milan, où les incertitudes politiques transalpines ont lourdement pesé.

Plus près de nous, sur Euronext Paris, le bilan est en demi-teinte. En 2018, 16 introductions en bourse ont été recensées, c'est 33% de plus qu'en 2017 (12 IPO). Mais les montants levés ont péniblement atteint 1 milliard d'euros, 60% de moins qu'au cours de l'année précédente (2,4 milliards d'euros). Et encore, l'arrivée de Neoen, qui a récolté près de 700 millions d'euros il y a quelques semaines, a sauvé l'exercice. Sur les 16 opérations, 7 ont été réalisées sur le marché réglementé et 9 sur Euronext Growth (ex-Alternext).
 
Neoen, l'arbre qui cache la forêt
 
Si l'on retire Neoen à Paris, le bilan est d'à peine 300 millions d'euros. En effet, aucune opération n'a dépassé 51 millions d'euros, selon nos pointages. La seconde plus grosse IPO, 2CRSI (Euronext) a permis de lever 50,3 millions d'euros. Sur la troisième marche du podium, Kalray (Euronext Growth) a récupéré 47,7 millions d'euros. Toutes les autres sont inférieures à 40 millions d'euros. Il s'agit de Vente-Unique, Cogelec, Navya, Don't Nod, Voluntis, Medincell, Roche Bobois, Enensys, Oxatis, Vogo, Bio-UV, Audiovalley et Ordissimo. Et le bilan n'est pas bien brillant : à part Neoen et Audiovalley, tous les nouveaux entrants sont dans le rouge par rapport à leur cours d'introduction. Sept dossiers ont même perdu plus de 40% de leur valeur.