Bombay (awp/afp) - La croissance de l'activité économique de l'Inde mesurée par l'évolution du PIB a ralenti à 6,3% sur un an au troisième trimestre clos en septembre, selon les données officielles publiées mercredi, la troisième économie d'Asie accusant la hausse des taux d'intérêt et de l'inflation.

La hausse du PIB a ralenti de façon spectaculaire par rapport aux 13,5% du trimestre précédent en glissement annuel, une donnée qui illustre mieux le choc subi par l'activité au plus fort de la vague de coronavirus de l'an dernier.

La troisième plus grande économie d'Asie a fortement rebondi, depuis la pandémie de coronavirus, avec un des taux de croissance les plus rapides au monde mais elle est à présent confrontée à la hausse des prix résultant de l'envolée des cours des matières premières.

L'Inde importe plus de 80% de ses besoins en pétrole brut. L'augmentation du prix de l'essence a entraîné une hausse des prix à la consommation pour les 1,4 milliard d'habitants du pays.

La hausse des prix à la consommation s'est située régulièrement au-delà de l'objectif de 2% à 6% de la banque centrale (RBI) cette année. Elle a atteint un niveau record de 7,79% sur un an en avril, avant de retomber à 7,01% en juin.

Selon les données les plus récentes, l'inflation a légèrement ralenti à 6,77% en octobre après avoir atteint à 7,41% en septembre, un plus haut depuis cinq mois.

En septembre, la Reserve Bank of India (RBI) a relevé ses taux d'intérêt pour la quatrième fois en cinq mois, soit une augmentation totale de 190 points de base cette année. Une nouvelle hausse des taux est attendue la semaine prochaine.

Les exportations indiennes sont tombées à 29,78 milliards de dollars en octobre, soit leur niveau le plus bas en 20 mois, en raison de l'inflation élevée et des craintes de récession affectant la demande sur les principaux marchés étrangers.

La balance commerciale de l'Inde se détériore en raison de l'augmentation des coûts d'importation liés aux cours du pétrole et à sa monnaie.

La roupie indienne a connu des pertes record cette année, chutant jusqu'à 10% par rapport au dollar américain tandis que le billet vert se reprenait.

Toutefois, la monnaie indienne s'est révélée plus résistante que celle de ses voisins asiatiques, grâce à l'intervention régulière de la RBI.

Selon les analystes, la demande des consommateurs et l'augmentation attendue des dépenses publiques soutiendront également la croissance.

"Plusieurs indicateurs suggèrent que l'économie indienne progresse de manière résiliente", a déclaré Saumya Kanti Ghosh, conseiller économique en chef de la State Bank of India, dans une note.

"Les impulsions de croissance continuent d'être fortes et il serait peut-être préférable d'examiner les principaux chiffres du PIB pendant quelques trimestres avant d'arriver à une conclusion définitive sur la trajectoire de la croissance."

Le Fonds monétaire international prévoit une croissance en Inde de 6,1% pour l'an prochain, en baisse par rapport aux 6,8% de 2022, mais toujours nettement supérieure à celle de toutes les autres grandes économies.

A la Bourse de Bombay, l'indice Sensex a terminé la séance en hausse de 0,67%, avant la publication du PIB.

afp/rp