* Le conflit, qui a commencé lundi, ne faiblit pas

* Des diplomates US et arabes plaident pour un retour au calme

* Israël frappe la maison d'un chef du Hamas Yehya Al-Sinwar

* Des salves de roquettes tombent sur la banlieue de Tel Aviv

par Nidal al-Mughrabi et Stephen Farrell

GAZA/JERUSALEM, 16 mai (Reuters) - Israël a bombardé le domicile du chef du Hamas dans la bande de Gaza tôt dimanche et des sirènes annonçant des tirs de roquette ont retenti dans plusieurs villes israéliennes proche de la frontière juste après le lever du jour alors que les hostilités sont entrées dans leur septième jour et ne montrent pas de signe de fléchissement.

Au moins 153 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis lundi, dont 42 enfants, selon les services de santé. Israël a dénombré 10 morts, dont deux enfants.

Un conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir plus tard dans la journée pour évoquer ce regain de violences sans précédent depuis 2014 entre Israéliens et Palestiniens.

Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a rappelé à toutes les parties "que prendre pour cible sans discriminer des entités civiles et de médias est contraire au droit international et doit être évité à tout prix", a déclaré Stephane Dujarric, porte-parole de l'Onu, dans un communiqué diffusé samedi.

Israël comme le Hamas, le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, ont affirmé l'un comme l'autre qu'ils comptaient poursuivre les combats.

Samedi, Israël a détruit un immeuble de 12 étages à Gaza abritant les bureaux de l'agence de presse américaine Associated Press et de la chaîne d'information qatarie Al Djazira.

L'armée israélienne a affirmé que l'immeuble al-Jala était une cible légitime, abritant des moyens militaires du Hamas, et souligné que ses occupants civils avaient été prévenus à l'avance pour leur permettre d'évacuer.

AP a condamné l'attaque et demandé à Israël de présenter des preuves. "Nous n'avons aucune indication que le Hamas était dans le bâtiment ou actif dans le bâtiment", a indiqué l'agence de presse dans un communiqué.

Dans ce qu'il a présenté comme une riposte à la destruction du bâtiment, le Hamas a tiré 120 roquettes dans la nuit, selon l'armée israélienne. La plupart ont été interceptées et une dizaine ne sont pas allées assez loin et sont tombées dans la bande de Gaza.

RÉUNION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Les Israéliens se sont rués vers les abris au déclenchement des sirènes à Tel Aviv et à Beersheba dans le sud du pays. Une dizaine de personnes ont été blessées en se précipitant vers les abris, selon les services de secours.

L'armée israélienne a procédé à une série de frappes aériennes dimanche, bombardant notamment le domicile de Yehya Al-Sinwar à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza. Libéré d'une prison israélienne en 2011, il dirige les branches politique et militaire du Hamas dans la bande de Gaza.

Une autre frappe aérienne a tué un neurologue de Gaza et blessé sa femme et sa fille, selon des secours palestiniens et des proches.

Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir tôt dimanche. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré samedi à la télévision qu'Israël continuerait à frapper la bande de Gaza aussi longtemps que nécessaire.

Ce regain de violence est la conséquence d'affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes autour de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem, où les tensions ont été alimentées ces dernières semaines, qui correspondent au mois sacré musulman du ramadan, par le risque d'expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est.

La diplomatie américaine a redoublé d'efforts au cours des derniers jours pour tenter de mettre un terme aux violences.

Hady Amr, émissaire du président Joe Biden, est arrivé en Israël vendredi pour des discussions. Le président américain s'est entretenu avec Benjamin Netanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas tard samedi, a fait savoir la Maison blanche.

Mais les efforts de médiation sont compliqués par le fait que les Etats-Unis et la plupart des puissances occidentales ne discutent pas avec le Hamas qu'ils considèrent comme une organisation terroriste.

En Israël, le conflit s'est également traduit par des violences dans les communautés mixtes du pays, avec des attaques contre des synagogues et des commerces tenus par des Arabes vandalisés.

Des heurts ont également éclaté en Cisjordanie occupée. Au moins 12 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens depuis vendredi, la plupart lors d'affrontements. (Michelle Nichols in New York, version française Gwénaëlle Barzic)