Milan (awp/afp) - Le gouvernement italien a placé avec succès mercredi un emprunt de 8 milliards d'euros sur 30 ans, avec une demande record de 41 milliards d'euros, poursuivant ainsi sur les bons chiffres enregistrés en janvier.

Il s'agit de la plus forte demande jamais enregistrée pour une émission obligataire italienne.

"Ceci est un excellent résultat, le signe évident de la confiance dans l'économie italienne et dans le futur de notre pays", s'est félicité le vice-Premier ministre, Matteo Salvini, la patron de la Ligue (extrême droite).

La péninsule avait déjà lancé mi-janvier, avec succès, une émission de 10 milliards d'euros à échéance 2035, soit son opération la plus importante historiquement. La demande avait atteint 35,5 milliards, ce qui constituait déjà un record.

"La décision (de Rome de placer un emprunt à 30 ans) était une surprise, étant donné que l'Italie a lancé une émission à 15 ans il y a seulement deux semaines", ont souligné les analystes d'UniCredit dans une note.

Elle montre "la volonté du pays de profiter du climat actuellement constructif du marché et de poursuivre dans son objectif d'étendre la maturité" de la dette, ont-ils ajouté.

Les investisseurs répondent présents malgré les incertitudes entourant la politique de la coalition populiste au pouvoir à Rome depuis juin, jugeant celle-ci plus coopérative que précédemment, depuis l'accord trouvé avec Bruxelles en décembre sur le budget.

Cette année, l'Italie doit lever quelque 260 milliards d'euros de dette à moyen et long terme sur les marchés financiers, ce qui en fera de nouveau le plus gros emprunteur de la zone euro.

Selon les chiffres publiés par la Banque d'Italie, la dette italienne a atteint un nouveau record en novembre, à 2.345 milliards d'euros.

Sur le marché obligataire, la tension s'est un peu relâchée ces dernières semaines, après la conclusion d'un accord sur le budget avec la Commission européenne en décembre.

Le spread, le très surveillé écart entre les taux italien et allemand à dix ans, évolue désormais dans une fourchette de 250 à 265 points, après avoir un temps dépassé les 300, soit le double d'avant l'arrivée de la coalition au pouvoir.

afp/jh