Âgé de 68 ans, l’ancien banquier d’affaires républicain, nommé par Donald Trump, devait, selon les rumeurs, céder sa place à la candidate démocrate, pour des raisons politiques évidentes, et parce que Jay, tel qu’il est surnommé, aurait bafoué les règles d’éthique de l’institution. Fin 2020, avant la chute des marchés, il s’est en effet délesté d’une grande partie de ses actifs, engrangeant ainsi une plus-value évaluée entre 1 et 5 millions de dollars. 

Il n’en reste pas moins que, durant quatre ans, il a su maintenir le cap du navire au cœur de la tempête inédite du COVID-19. Il a encouragé une politique généreuse de la banque centrale, engageant 120 milliards de dollars d'achat d’actifs par mois et rabaissant les taux d'intérêts quasiment à zéro. Ce faisant, il a contribué à faire exploser la bourse, permettant ainsi aux indices boursiers de pulvériser de nouveaux records, à l’instar du S&P 500. La Maison-Blanche souligne que : "Le gouverneur Powell a assuré un leadership constant au cours d'une période de défis sans précédent, notamment la plus forte récession économique de l'histoire moderne et les attaques contre l'indépendance de la Réserve fédérale." 

La capacité du président de la FED à soutenir les marchés a permis d’éviter un gros trou d’air dans l’économie américaine. Mais le revers de la médaille se traduit dernièrement par une hausse inquiétante de l’inflation, alors même qu'une nouvelle vague de coronavirus se propage à grande vitesse. Face à cette montée de la température inflationniste, Jerome Powell, assène son expression fétiche : “c’est transitoire”. Cette inquiétude est vite balayée par les marchés boursiers, qui saluent très largement la politique expansionniste de la banque centrale ces derniers mois. Les sociétés n’en attendent pas moins pour les quatre prochaines années, mais la FED devra un jour ou l’autre retirer le pied de l’accélérateur monétaire...

Dessin d'Amandine Victor