MELBOURNE (Reuters) - L'Australie va mettre en place un nouveau cadre légal pour protéger l'héritage culturel aborigène, après une révision des normes minières à la suite de la destruction par Rio Tinto d'un site préhistorique aborigène pour étendre ses mines de minerai de fer, a annoncé jeudi la ministre australienne de l'Environnement.

Le gouvernement a accepté sept des huit recommandations formulées à l'issue de l'enquête pourtant sur la destruction de la grotte de Juukan Gorge, située en Australie-Occidentale, un site historiquement et culturellement important, a dit Tanya Plibersek au Parlement.

"Il ne s'agissait pas d'une erreur isolée, ou d'un exemple d'une entreprise malhonnête. Ce qui est clair, c'est que notre système ne marche pas", a-t-elle ajouté, indiquant qu'en vertu des lois en vigueur, la destruction du site était légale.

La destruction des grottes avait provoqué un certain émoi en Australie, et forcé le président de Rio Tinto à se retirer et plusieurs dirigeants du groupe minier à démissionner.

La grotte de Juukan Gorge était un site aborigène sacré. Elle présentait des signes d'occupation humaine datant de 46.000 ans.

Les propriétaires traditionnels du site, les communautés Puutu Kunti Kurrama et Pinikura, ont fait part de leur colère et de leur déception, expliquant qu'ils n'avaient pas été consultés par le gouvernement australien avant que ce dernier ne rende sa décision.

"Tout cela a commencé avec la destruction de notre héritage culturel, tout le monde passe son temps à nous dire combien ils sont désolés, mais seuls les actes comptent", ont indiqué les communautés dans un communiqué.

"Nous avons fait l'expérience de la désolation et nous savons ce qui doit être fait", était-il ajouté.

(Reportage Melanie Burton; version française Camille Raynaud)