ÉCHEC À BRUXELLES DES NÉGOCIATIONS DU BUDGET EUROPÉEN

BRUXELLES - Les dirigeants européens se sont séparés vendredi soir à Bruxelles sans avoir pu s'accorder sur le budget à long terme 2021-2027 de l'Union européenne, les débats ayant buté sur la volonté de maîtrise des dépenses exprimée par le groupe des Etats "frugaux".

"Les divergences étaient trop importantes" pour que les Etats membres s'entendent, a déploré la chancelière allemande Angela Merkel, ajoutant qu'aucune date n'avait été fixée pour la reprise des discussions.

Pour le président français Emmanuel Macron, cet échec est "très profondément" regrettable et démontre que les Européens n'ont pas besoin de la Grande-Bretagne pour faire montre de "désunion".

Fixer le cadre financier pluriannuel de l'UE est toujours un exercice compliqué, mais la sortie du Royaume-Uni, qui prive le budget communautaire d'une contribution de 75 milliards d'euros sur sept ans, a encore accentué les tensions autour de ce nouveau cycle budgétaire.

Le Danemark, l'Autriche, la Suède et les Pays-Bas - surnommés le "quatuor frugal" - étaient arrivés jeudi au premier jour de ce conseil européen extraordinaire avec une ligne rouge: pas question d'accepter un budget européen qui dépasserait 1% du revenu national brut (RNB) européen.

Les bénéficiaires des politiques communes réclamaient, eux, un budget supérieur à 1,074% du RNB européen, la base proposée par Charles Michel, qui représente 1.094 milliards d'euros de dépenses.

"LA PAC N'A PAS À PAYER POUR LE BREXIT"

En plus de l'objectif financier, la discussion budgétaire se heurte également à des divisions sur la nature des dépenses communautaires à engager.

Les pays les plus pauvres de l'Est et du Sud réclament que l'aide au développement soit maintenue. Ils sont rejoints par la France, l'Irlande et d'autres qui entendent préserver la Politique agricole commune (Pac).

"Nous avons obtenu des premières améliorations sur ce volet pour défendre nos paysans (...) mais elles sont à nos yeux encore insuffisantes", a déclaré Emmanuel Macron à l'issue du sommet.

"Nous avons refusé un mauvais effort sur la Pac, nous n'avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l'ai dit très clairement: ça n'est pas la Politique agricole commune qui peut payer pour le Brexit", a ajouté le président français, qui inaugurera samedi le salon de l'Agriculture à Paris.

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COMPTE À REBOURS POUR LE RÉACTEUR N°2 DE FESSENHEIM

PARIS - EDF s'apprête à débrancher dans la nuit de vendredi à samedi le réacteur numéro 1 de Fessenheim, la plus ancienne centrale nucléaire en exploitation du parc français, entrée en service il y a 43 ans dans le Haut-Rhin.

Le réacteur, d'une puissance de 900 mégawatts, doit être mis à l'arrêt et déconnecté du réseau électrique national à 02h00 (01h00 GMT). Fessenheim 2 sera débranché le 30 juin.

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont produit l'an dernier l'équivalent de 3% de la production d'électricité d'origine nucléaire en France.

Leur fermeture est le premier pas sur la voie d'une réduction de la part du nucléaire dans le "mix" énergétique français. Au total, 14 réacteurs doivent à être mis à l'arrêt d'ici 2035. A cette date, la part du nucléaire devrait reculer à 50% de la production totale, contre 75% aujourd'hui.

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CORONAVIRUS: LE NOMBRE DE CAS DE CONTAMINATION RALENTIT EN CHINE

PEKIN - L'épidémie de coronavirus a causé 109 décès supplémentaires vendredi en Chine continentale, ont rapporté samedi les autorités sanitaires locales, ce qui porte à 2.345 le nombre de décès liés à l'épidémie depuis que celle-ci s'est déclarée dans le centre du pays.

Dans son bilan quotidien, la Commission nationale de la santé a fait état de 397 nouveaux cas de contamination vendredi en Chine continentale, où 76.288 personnes ont été diagnostiquées porteuses du virus depuis l'apparition du virus.

Il s'agit d'un nombre de cas supplémentaires inférieur à celui rapporté la veille. Selon les données officielles, 889 nouveaux cas d'infection avaient été recensés jeudi dans le pays.

Les autorités sanitaires de la province de Hubei, foyer de l'épidémie, ont indiqué samedi que le virus avait causé 106 décès supplémentaires jeudi. Elles ont dit avoir confirmé 366 cas de contamination supplémentaires, contre 631 nouveaux cas la veille.

CORONAVIRUS: LA "FENÊTRE D'OPPORTUNITÉ SE REFERME, PRÉVIENT L'OMS

GENEVE - La "fenêtre d'opportunité" permettant de contenir la propagation internationale de l'épidémie du coronavirus de Wuhan est en train de se refermer, a prévenu vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Même si la fenêtre d'opportunité se rétrécit, nous avons encore une possibilité de contenir l'épidémie", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, auquel des journalistes demandaient si la détection de nouveaux cas de contamination au covid-19 au Liban et au Canada et de nouveaux décès en Iran constituaient un tournant dans l'épidémie.

"Si nous gâchons cette occasion, nous aurons alors un sérieux problème entre les mains", a-t-il ajouté.

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Coronavirus-Premier décès signalé en Italie

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ERDOGAN PRESSE POUTINE DE FREINER LES FORCES SYRIENNES À IDLIB

ISTANBUL - Recep Tayyip Erdogan a souligné vendredi la nécessité de contrôler les forces gouvernementales syriennes et de mettre fin à la crise humanitaire dans la province d'Idlib, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé vendredi la présidence turque.

La pleine mise en œuvre de l'accord russo-turc de "désescalade" conclu en 2018 à Sotchi permettrait de mettre fin aux combats qui s'y déroulent, a ajouté le chef de l'Etat.

Le Kremlin a de son côté fait savoir que Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine avaient convenu d'intensifier les pourparlers au sujet d'Idlib pour désamorcer les tensions et obtenir un cessez-le-feu.

Erdogan avait auparavant annoncé qu'Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient proposé un sommet à quatre entre la Turquie, la Russie, la France et l'Allemagne mais que Vladimir Poutine n'avait pas encore répondu.

Il a répété que la Turquie ne retirerait pas ses troupes de la région d'Idlib, où les forces gouvernementales syriennes mènent avec l'appui militaire de la Russie une offensive contre les dernières positions rebelles.

Dans un communiqué, l'Elysée indique que le chef de l'Etat français et la chancelière allemande "sont convenus que la crise exigeait une solution politique".

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LE CAMP CONSERVATEUR FAVORI DES LÉGISLATIVES EN IRAN

TEHERAN - Les Iraniens étaient appelés aux urnes vendredi pour des législatives dont le camp conservateur devrait sortir renforcé, deux ans après le rétablissement des sanctions américaines et quelques semaines après la catastrophe de l'avion d'Ukrainian Airlines abattu "par erreur" par les gardiens de la Révolution.

Les bureaux de vote, qui avaient ouvert à 04h30 GMT, devaient fermer dix heures plus tard, mais la clôture du scrutin a été repoussée de quatre heures en raison "d'un afflux d'électeurs". La participation sera l'un des principaux enjeux de ces législatives.

L'hypothèse d'une victoire des conservateurs s'est encore renforcée ces derniers jours avec l'invalidation de près de 50% de candidatures du camp réformateur et modéré.

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MOODY'S RABAISSE DE POSITIVES À STABLES LES PERSPECTIVES DE LA FRANCE

LONDRES - L'agence de notation Moody's a ramené vendredi les perspectives de la France de positives à stables et maintenu le classement de la dette française à long terme dans la catégorie Aa2.

Moody's justifie sa décision par une amélioration des indicateurs budgétaires de la France plus modérée qu'attendue lorsqu'elle avait amélioré ses perspectives à "positives", en mai 2018. A l'époque, rappelle l'agence, le gouvernement français affichait l'objectif de ramener la dette sous le seuil de 90% du PIB d'ici 2022 en réduisant les déficits budgétaires.

Moody’s "reconnaît que le gouvernement a réussi à réduire le déficit budgétaire depuis son entrée en fonction, malgré les baisses d’impôts significatives dans le contexte de l’émergence du mouvement des Gilets jaunes".

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TROIS MILLIARDS DE DOLLARS D'AMENDE POUR LA WELLS FARGO

WASHINGTON - La banque californienne Wells Fargo et l'une de ses filiales devront s'acquitter d'une amende de 3 milliards de dollars dans l'affaire des comptes fictifs qui plombent ses comptes depuis 2016, ont annoncé vendredi les autorités américaines de régulation.

La banque californienne a reconnu avoir soumis ses salariés à "des objectifs de vente irréalistes qui ont conduit des milliers d'employés à ouvrir des millions de comptes sous de faux prétextes et sans le consentement de leurs clients, souvent en détournant leur identité" entre 2002 et 2016, a déclaré un haut responsable du département de la Justice.

L'affaire a éclaté en 2016, et la Wells Fargo a déjà versé plus de 4 milliards de dollars d'amendes et de pénalités.