Plus de peur que de mal. Le gouvernement saoudien a confirmé qu’une attaque a visé l’une de ses installations pétrolières à l’ouest du Royaume, à Djeddah. Il s’agit d’une énième attaque des rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, qui ont affirmé avoir lancé un missile visant les infrastructures de distribution du géant saoudien près de la Mer rouge.

La frappe, qui n’a pas fait de victimes, a provoqué l’explosion et l’incendie d’un réservoir de pétrole, rapidement contrôlé par les autorités saoudiennes. Saudi Aramco a déclaré ce matin que ses stocks n’ont pas été affectés et que l’ampleur et le coût des dégâts sont toujours en cours d’évaluation. En somme, plus de peur que de mal, même si cette attaque, qui rappelle celle perpétrée en septembre 2019 soulève de nombreuses questions. Il est effectivement légitime de se demander comment un missile, lancé depuis le Yémen, peut traverser plus de 600 kms sans être intercepté par les défenses saoudiennes.

Pour en savoir plus sur la crise entre Houthis et Saoudiens, je vous invite à lire ce papier, qui est certes daté mais toujours d’actualité compte tenu de l’enlisement de la situation au Yémen.  

La route tourne ? L’évolution de la structure des prix à terme prend un autre visage sur les principales références du brut. La structure dite en contango, en vigueur sur le WTI et le Brent, tend à se contracter vers une structure en backwardation. Dit d’une manière plus prosaïque, les prix cash (échéance courte) tendent à devenir plus chers que les prix à terme (échéance longue).

A noter que ce n’est pas encore le cas mais cette évolution indique clairement que les opérateurs s’attendent à ce que la demande de pétrole rebondisse significativement dans un avenir proche, favorisant les livraisons aux échéances courtes par rapport aux échéances plus longues. En attendant, les cours du brut poursuivent leur rebond et débordent des résistances clés.

Les métaux de base en ébullition. Bonnes données économiques en provenance de Chine, bonnes nouvelles sur le front des candidats-vaccins et baisse du dollar, autant de facteurs qui soutiennent les cours des métaux industriels.

En toile de fonds, certaines « hard commodities » souffrent d’un déséquilibre offre/demande. C’est notamment le cas du cuivre, qui a atteint cette semaine un nouveau record annuel à 7215 USD la tonne métrique. En effet, l’International Copper Study Group indique dans sa dernière note que le marché mondial du cuivre a enregistré un déficit de 293.000 tonnes sur les huit premiers mois de l’année.

Vous trouverez ici une piqure de rappel pour comprendre les facteurs de ce déséquilibre.

Ce boom du cuivre profite évidemment aux principaux producteurs, qui réalisent ce jour des sommets historiques/annuels. C’est notamment le cas en Europe pour l’allemand Aurubis, le suédois Boliden ou encore le britannique Antofagasta.