Embrasement du bois de construction. Généralement, parler d’embrasement et de bois dans une même phrase n’est jamais bon signe. Dans notre cas, c’est pourtant une bonne nouvelle pour la filière du bois d’Amérique du Nord. Les prix du bois d’œuvre se sont effectivement envolés, un effet insoupçonné de plus lié à la crise sanitaire.

Les mesures de confinement ont poussé bon nombre de foyers américains à rénover leur chez soi, ou bien à voir les choses en grand pour leur habitation. Les ventes de maisons neuves/anciennes et le décompte des mises en chantier reflètent cette tendance de fond, accélérée par la distanciation sociale et le télétravail. A contrario, l’offre est restée bien timide, avec le ralentissement des chantiers forestiers et la fermeture ponctuelle de certaines scieries au Canada, créant une véritable flambée des prix du bois de construction, qui progressent de… 100% depuis le 1er janvier à 819 USD.

Vente de maisons neuves aux Etats-Unis : source – Forex Factory

A cet égard, l’année 2020 n’est finalement pas « pourrie » pour tout le monde. On connaissait déjà les grands vainqueurs de la crise avec les technos et la santé. Tachons donc de penser à nos amis canadiens, en incluant dans la liste des champions de 2020 les poids lourds de la sylviculture, dont les cours de bourse enregistrent des bonds de 47% à 86% depuis le début de l’année - West Fraser Timber, Norbord, Interfor Corporation, Canfor Corporation.

Pas super nickel. Commenter le parcours du nickel revient souvent à se rendre en Indonésie puisque le pays est le premier producteur de nickel. L’Indonésie avait secoué le marché en interdisant l’exportation de minerai de nickel, une décision politique mais surtout stratégique afin de remonter la chaine de valeur et faire de l’Indonésie l’un des plus grands fabricants de produits semi-finis.

Le pays aux milliers d’îles revient ainsi sur le devant la scène et suscite de fortes tensions sur les prix du nickel, mais pas pour les mêmes raisons. Des manifestions, aux débordements parfois violents, paralysent une partie de la production nationale, créant des inquiétudes sur l’approvisionnement mondial.  Des centaines d’ouvriers réclament des salaires plus décents, des appels aboutissant à de véritables émeutes chez certains producteurs indonésiens. A défaut des salaires, le prix du nickel, lui, flambe, à 17650 USD la tonne métrique. Certains producteurs en profitent, c'est notamment le cas du français Eramet, dont le cours de bourse s'offre un beau rebond depuis le 1er novembre. 

Parcours du nickel cette année - source : LME