Le boom des métaux de base. Hormis l’argent, la matière première dont le cours de bourse a le plus progressé cette année est... (roulement de tambour)… le minerai de fer ! Le métal couleur rouille vole ainsi la vedette à l’or (mes excuses aux adulateurs du métal doré, dont je fais partie), un constat qui peut paraitre à première vue contre-intuitif à l’heure où le monde s’est longuement confiné durant le printemps et qui pourrait récidiver avant la fin de l’année.

Evolution des cours du minerai de fer, de l'or, du cuivre et du Brent depuis le 1er janvier (base 100) - source : Bloomberg

Le minerai de fer progresse ainsi de 32% depuis le début de l’année pour se traiter autour de 121 dollars la tonne. Les raisons de cette envolée sont pourtant simples à saisir puisqu’il s’agit des mêmes facteurs qui tirent le cuivre, le nickel et l’ensemble du compartiment des métaux de base à la hausse.  En bref, la baisse généralisée des dépenses d’investissement des compagnies minières pèse sur l’offre globale, qui ne parvient pas à suivre une demande importante venant de Chine, qui dépense des milliards pour relancer son économie. Ajoutez à ce cocktail des perturbations d’approvisionnement plus ou moins éphémères (arrêt de la production d’une mine pour cause de grèves, accidents etc.) et vous obtenez de vives tensions sur les prix.

Les producteurs miniers en profitent, plus particulièrement le poids lourd du minerai de fer, Vale S.A., dont le cours de bourse évolue à son sommet de l’année.

Evolution du cours de bourse de Vale, en données mensuelles - source : Zonebourse

Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’écosystème des compagnies minières, c’est par ici que ça se passe.

Goldman Sachs aime les matières premières. Un billet vert qui devrait battre de l’aile, des risques inflationnistes et une demande tirée par des relances budgétaires en Chine, aux Etats-Unis et en Europe, telles sont les prévisions de Goldman Sachs, qui voit les planètes s’aligner en faveur des matières premières. La banque américaine voit l’or évoluer à un prix moyen de 2300 USD l’année prochaine, contre une cible de 30 USD pour l’argent.

L’union fait la force. Les opérations de concentration se multiplient comme des lapins au sein de l’industrie du pétrole de schiste américain. Je ne vous apprends rien en rappelant que les producteurs spécialisés dans la fracturation hydraulique font face à d’importants problèmes de rentabilité et de solvabilité. Pour faire face à la baisse des prix pétroliers et à la faiblesse de la demande de brut, il n’y a pas de remède miracle, pour survivre, il faudra s’unir.

En effet, la taille des compagnies demeure un facteur clé pour rester en vie dans une industrie où seuls les producteurs capables de réaliser d’importantes économies d’échelles et possédant un accès aux marchés des capitaux éviteront la banqueroute.

C’est pour cela que Chevron s’est offert Noble Energy pour 5 milliards de dollars, que Devon Energy et WPX Energy se sont associés dans le cadre d’une fusion entre égaux, ou encore que ConocoPhillips a racheté Concho Resources pour la coquette somme de 9.7 milliards de dollars. Le feuilleton des mariages se poursuit cette semaine avec Pioneer Natural Resources, qui a annoncé cette semaine sa ferme intention de racheter Parsley Energy pour 4.5 milliards de dollars.