PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes baissent mercredi dans les premiers échanges après une ouverture en timide hausse, les inquiétudes sur la crise sanitaire et ses conséquences économiques prenant le pas sur l'espoir d'un plan de relance américain, très attendu par les marchés.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,77% à 4.891,29 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,76% et à Londres, le FTSE cède 0,88%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,78%, le FTSEurofirst 300 de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,74%.

À deux semaines seulement de la présidentielle, la Maison blanche et les démocrates américains semblent proches d'aboutir à un compromis sur un plan de relance économique, Donald Trump ayant déclaré qu'il était prêt à accepter une enveloppe de plus de 2.200 milliards de dollars (1.860 milliards d'euros) malgré les réticences des sénateurs républicains soucieux de ne pas plomber davantage le déficit.

"Tout le monde sait qu'il faut davantage de mesures de relance (...) Mais les marchés n'ont peut-être pas toujours raison de rebondir sur la spéculation", a déclaré Hugh Gimber, stratégiste chez J.P. Morgan Asset Management, soulignant que tout projet pourrait avoir du mal à passer le Sénat contrôlé par les républicains.

Les investisseurs restent également prudents face à la deuxième vague épidémique et au risque de nouvelles mesures restrictives dans certains régions d'Europe, comme en Espagne ou en Italie, ce qui pourrait considérablement freiner la reprise économique.

VALEURS

La baisse de ce mercredi concerne la quasi-totalité des secteurs, à l'exception des compartiments des banques (+0,53%) et des télécoms (+0,71%), ce dernier étant soutenu par le gain de 7,14% d'Ericsson.

Le groupe suédois d'équipements de réseaux compte parmi les plus fortes progressions du Stoxx 600 après l'annonce d'un bénéfice trimestriel courant meilleur qu'attendu.

Le spécialiste du travail temporaire Randstad gagne 7,21%, le marché saluant là aussi une bonne publication trimestrielle.

A Paris, Vivendi grimpe en tête du CAC 40 avec une hausse de 3,10% après la publication de ses résultats du troisième trimestre, marqués par une nouvelle hausse du chiffre d'affaires d'Universal Music Group (UMG), que le groupe de médias prévoit introduire en Bourse en 2022.

Il est suivi au classement par BNP Paribas, Crédit Agricole, Renault et Société Générale qui prennent entre 1,04% à 1,76%.

Vinci cède en revanche 1,78%, plombé par la baisse de 12% de son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains évoluent en fragile hausse, les investisseurs s'accrochant aux espoirs de relance qui ont déjà soutenu la tendance mardi

"Les traders veulent un accord depuis très longtemps. Ils en sont à un stade où la moindre lueur d'espoir suffit à les motiver", a déclaré Naeem Aslam, responsable de l'analyse marchés chez Avatrade.

L'indice Dow Jones a gagné mardi 0,4% à 28.308,79 points. Le S&P-500 a pris 0,60% à 3.447,38 points et le Nasdaq Composite a avancé de 0,39% à 11.523,79 points.

Aux valeurs, Alphabet, maison mère de Google, a pris 2,4% malgré l'annonce d'un dépôt de plainte du département américain de la Justice et de 11 Etats américains contre le moteur de recherche pour abus de sa position sur les marchés de la recherche et de la publicité en ligne.

Les analystes estiment que l'affaire prendra des années à aboutir, si elle aboutit.

Netflix reculait pour sa part de près de 6% dans les transactions après la clôture de mardi après avoir annoncé un nombre d'abonnés payants supplémentaires au troisième trimestre bien en deçà des attentes du marché.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a progressé de 0,31%, effaçant une partie des pertes de mardi, dans la foulée de la hausse des futures américains avec les espoirs de relance aux Etats-Unis.

La séance a été en revanche plus mitigée pour les Bourses de Chine continentale qui, après avoir ouvert en hausse, ont fini à l'équilibre.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a abandonné 0,09% et le CSI 300 des grandes capitalisations du pays a terminé inchangé (-0,01%).

CHANGES

Le dollar évolue à un plus bas depuis un mois face à un panier de devises de référence, les cambistes, optimistes quant au plan de relance américain, se détournant des devises jugées les moins à risque.

L'euro en profite pour gagner 0,33% à 1,186 dollar.

Du côté des monnaies asiatiques, le yuan a bondi à son plus haut niveau face au dollar en plus de deux ans, porté par l'optimisme croissant sur la reprise économique en Chine et les anticipations d'un victoire du candidat démocrate Joe Biden lors de la présidentielle américaine qui pourrait conduire à un apaisement des relations entre Washington et Pékin. le yuan chinois grimpe à un pic de 27 mois grâce au rebond de la deuxième économie mondiale.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat poursuivent leur remontée: celui du Bund allemand à dix ans gagne trois points de base à -0,576% contre -0,633% au plus bas la veille et son équivalent américain prend aussi trois points à 0,8159%, un plus haut depuis juin.

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en baisse, pénalisés par l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière selon les données de l'American Petroleum Institute, ce qui renforce les craintes sur un affaiblissement de la demande.

Le baril de Brent recule de 1,37% à 42,57 dollars et celui du brut léger américain (WTI) de 1,25% à 41,18 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga