PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi après deux séances consécutives dans le vert, tandis qu'à Wall Street les indices évoluaient également dans le désordre après la publication des chiffres des prix à la production en décembre aux Etats-Unis qui suggèrent un ralentissement de l'inflation américaine.

À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 0,5% à 7.201,14 points. Le Footsie britannique a en revanche gagné 0,16% et le Dax allemand 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,01%, le FTSEurofirst 300 de 0,03% et le Stoxx 600 de 0,03%.

Aux Etats-Unis, le département américain du Travail a fait état d'une hausse surprise des inscriptions au chômage la semaine dernière à 230.000, même si globalement le marché du travail reste sous tension avec un taux à 3,9%.

Côté inflation, la hausse des prix à la production aux Etats-Unis a décéléré bien plus que prévu en décembre par rapport au mois de novembre pour s'établir à 0,2% et 9,7% sur un an alors que les économistes prévoyaient respectivement 0,4% et 9,8%.

"Ces chiffres sont élevés et ne sont assurément pas bons, mais ils étaient attendus", commente Joe Saluzzi, co-directeur du trading chez Themis Trading. "Donc, le marché n'est pas vraiment inquiet et il ne vend pas dessus", a-t-il ajouté.

Pour les investisseurs, ces nouvelles données, ajoutées aux chiffres des prix à la consommation publiés mercredi atténuent la pression en faveur d'une remontée rapide des taux d'intérêt aux Etats-Unis alors que les marchés redoutaient il y a encore quelques jours jusqu'à quatre hausses du coût du crédit cette année.

Auditionné par le Sénat mardi en vue de sa reconduction à la tête la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell n'a donné aucune indication en ce sens.

Jeudi, la gouverneure Lael Brainard, qui vise le poste de numéro deux de la Fed, a exprimé sa confiance dans la capacité de la banque centrale américaine à freiner la hausse de l'inflation.

En Europe, en l'absence d'indicateurs économiques, les résultats des entreprises et les craintes liées à la pandémie de COVID-19 ont dicté la tendance. Le compartiment de la santé sur le Stoxx 600 a reflué de 0,92%.

En Allemagne, où un nombre record de nouvelles contaminations au coronavirus a été comptabilisé dans les dernières 24 heures, les laboratoires ont dit redouter ne plus être en mesure de réaliser des tests de dépistage du COVID-19.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, sur le plan sectoriel, le compartiment technologique (+0,7%) a affiché l'une des plus fortes progressions du Stoxx 600, soutenu par le bénéfice trimestriel record dégagé par le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC.

Infineon, STMicroelectronics, ASML et Soitec ont pris respectivement 2,2%, 3,08%, 2,5% et 3,07%.

Dans l'automobile, Renault, qui publiera ses résultats le 18 février, s'est déclaré jeudi confiant pour 2022 grâce aux effets de sa restructuration et du renouvellement de sa gamme. Le groupe au losange a pris la tête du CAC 40 avec un gain de 4,5%.

Sopra Steria a grimpé de 5,6% à la faveur d'un relèvement de ses prévisions pour 2021 et de la nomination d'un nouveau directeur général.

Coté baisse, les groupes de luxe Kering (-3,6%), LVMH (-2,6%) et Hermès (-3,1%) ont accusé les plus importants replis de l'indice parisien, pénalisés par une nouvelle hausse des rendements obligataires, généralement défavorables aux valeurs de croissance.

A Londres, les distributeurs britanniques Tesco et Marks & Spencer ont perdu respectivement 0,8% et 7,9% respectivement malgré la révision à la hausse de leurs prévisions annuelles, des analystes évoquant le niveau déjà élevé de leur cours de Bourse pour expliquer l'absence de réaction positive.

A Amsterdam, Just Eat Takeaway a bondi de 8,5%, l'agence Bloomberg évoquant une possible vente de sa filiale américaine Grubhub.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones prenait de 0,59%, le Standard & Poor's 500 était stable % et le Nasdaq de 0,51%

Le Dow Jones est soutenu est par le ralentissement des prix à la production qui pourrait traduire une amélioration dans les goulets d'étranglement des chaînes d'approvisionnement, tandis que la baisse des valeurs de la santé (-0,76%) et des géants de la technologie (-0,49%) pèse sur le S&P-500 et le Nasdaq. Les compartiments financiers (+0,55%), industriels (+1,01%) et énergétiques (+0,71%) affichent les plus importantes progressions.

Côté valeurs, parmi les premiers gros résultats des entreprises, Delta Air lines gagne 3,71% après la publication d'un bénéfice supérieur aux attentes au titre du quatrième trimestre. American Airlines et United Airlines avancent respectivement de 6,10% et 5,04%. L'indice du transport aérien prend 3,87%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar recule de 0,19%, à un plus bas en deux mois, face à un panier de devises internationales, après les données conformes aux attentes de l'inflation américaine et le ralentissement des prix à la production.

L'euro, en hausse de 0,23%, se traite à 1,1468 dollar

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pratiquement stable à 1,728% après la publication des prix à la production.

Celui du Bund allemand à dix ans a fini en repli de 3,3 points de base à -0,087%, tandis que son équivalent français s'est contracté de 2,7 points à 0,242%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole, qui ont atteint un pic de deux mois à la faveur d'anticipations d'une hausse soutenue de la demande mondiale de brut, reprennent leur souffle.

Le baril de Brent perd 0,43% à 84,32 dollars et le brut léger américain 0,62% à 82,11 dollars.

A SUIVRE VENDREDI :

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Reportage Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

par Claude Chendjou