À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,63% à 5.084,66 points. Le Footsie britannique a pris 0,32% et le Dax allemand a lâché 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,02%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,15% et le Stoxx 600 a perdu 0,12%.

Sur la semaine, le Stoxx a perdu 0,64% et le CAC 40 a cédé 0,22%.

A Milan, l'indice FTSE MIB a effacé la quasi-totalité de ses pertes (-0,04%) après être tombé à un plus bas depuis la fin février 2017, soutenu par les déclarations de Pierre Moscovici qui souhaite réduire les tensions avec l'Italie concernant son projet de budget 2019.

"Les propos plus doux de Pierre Moscovici ont été interprétés comme le signe que le commissaire européen essaye d’adopter une approche plus conciliante afin d’éviter une confrontation qu’aucune des deux parties ne peut se permettre de perdre", analyse Michael Hewson de CMC Markets.

Les marchés ont été pris d'un regain d'inquiétude dans le dossier italien lorsque la Commission européenne a estimé que le projet de budget pour 2019 enfreignait de manière particulièrement grave les règles européennes en matière budgétaire.

"La lettre a été formulée plus brutalement que d'habitude", commente Jim Reid, chargé de la recherche stratégique chez Deutsche Bank. "Il est probable que les tensions s'aggravent la semaine prochaine avec une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui risque d'être peu amène, et les évaluations des agences de notation", ajoute-t-il.

Standard & Poor's, qui note la dette italienne BBB avec une perspective stable, doit réévaluer la situation le 26 octobre et Moody's, qui a attribué à l'Italie la note de Baa2 assortie d'une perspective négative, devrait revoir sa note à la fin du mois.

L'évolution du marché monétaire de la zone euro est compatible avec une probabilité de 75% d'une hausse de taux de 10 points de base de la BCE en septembre 2019, contre une probabilité de 100% lundi, signe que les inquiétudes sur l'Italie jettent le doute sur la normalisation future de la politique monétaire de la banque centrale.

LES INDICATEURS DU JOUR

Au risque italien s'ajoutent les craintes sur l'économie chinoise après l'annonce d'un ralentissement de sa croissance au troisième trimestre. La progression du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a été la faible depuis le premier trimestre 2009 dans un contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

En réaction, le régulateur boursier chinois a dévoilé vendredi une série de mesures visant à soutenir les marchés d'actions actuellement à la peine, annonçant qu'il encouragerait les fonds d'investissement à aider à répondre aux problèmes de liquidité des sociétés cotées et favoriserait les achats d'actions directs par les filiales de gestion de fortune des banques.

VALEURS

Les résultats de sociétés ont continué d'animer les Bourses européennes avec notamment la chute de Michelin (-11,28% à 87,74 euros, un creux de plus de deux ans), pénalisé par la révision en baisse de ses prévisions de marché en dépit de performances jugées relativement solides au troisième trimestre.

Dans son sillage, l'indice Stoxx du compartiment automobile a décroché de 2,8%, la plus forte baisse sectorielle, ce qui porte à plus de 21% son repli depuis le début de année. Peugeot a cédé 2,51%, Plastic Omnium 5,74% et Continental 4,54%.

Le secteur des transports et des loisirs a perdu 1,77%, fragilisé par une note de Mainfirst qui estime la croissance de la capacité des compagnies aériennes sera plus importante que la demande cet hiver.

Lufthansa a perdu 6,02% et easyJet 6,32%.

A Paris, Air France-KLM a perdu 3% malgré l'accord salarial trouvé entre la compagnie aérienne Air France et la majorité de ses syndicats représentatifs.

D'autres avertissements sur résultats ont secoué la cote parisienne : Sopra Steria a décroché de 25,66%, la plus forte baisse du Stoxx 600, et Bouygues de 11,86%.

A l'inverse, Fnac-Darty a bondi de 12,75% après avoir publié un chiffre d'affaires du troisième trimestre moins mauvais que prévu et annoncé un programme de rachat d'actions.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture des marchés, la Bourse de New York évolue en hausse, soutenue par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, ce qui permet d'éclipser certains doutes tenant à la hausse des rendements, au projet de budget italien, à la croissance en Chine ou encore à la situation géopolitique liée à l'Arabie Saoudite.

Parmi les sociétés ayant publié leur résultats, Procter & Gamble grimpe de 7,03% et Paypal de 8,35% après avoir annoncé des bénéfices meilleurs que prévu.

Apple prend 1,71% alors que son dernier-né, l'iPhone XR, est disponible en précommande depuis ce vendredi. La marque à la pomme bénéficie également d'une recommandation à "surperformance" de Wedbush qui entame le suivi du titre.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue en hausse à 3,2034%.

En Europe, le rendement à 10 ans italien est reparti à la baisse, après avoir touché à 3,783% un pic depuis février 2014, à la faveur des propos de Pierre Moscovici qui souhaite apaiser les tensions avec Rome.

L'écart de rendement entre les échéances allemande et italienne s'est réduit pour revenir vers 306 points de base, s'éloignant de son niveau le plus important depuis 2013 de 338,40.

Parallèlement, le rendement du Bund allemand à 10 ans est monté à 0,435%.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'euro rebondit de 0,5% à 1,1509 dollar, après avoir été pénalisé en raison des inquiétudes sur l'Italie et le Brexit.

Dans le même temps, le dollar abandonne environ 0,2% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse après leur repli de la veille lié à l'annonce d'une hausse des stocks aux Etats-Unis et aux tensions autour de l'Arabie Saoudite et de l'affaire Khashoggi.

Jeudi soir, le président américain Donald Trump a mis en garde Ryad contre des conséquences "très sévères" s'il était avéré que des dirigeants saoudiens sont liés à la disparition du journaliste et opposant Jamal Khashoggi le 2 octobre à Istanbul.

Le baril de Brent gagne 1,34% au-dessus des 80 dollars, et le baril de brut léger américain (WTI) prend 1,19% à 69,47 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)