NATIONS UNIES, 26 juin (Reuters) - L'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien est dans un "état critique" et la république islamique ne peut pas porter seule le "fardeau" de sa survie, a prévenu mercredi l'ambassadeur iranien auprès des Nations unies.

"L'Iran ne peut pas assumer et n'assumera pas seul ce fardeau", a déclaré Majid Takht Ravanchi.

Le diplomate s'exprimait alors que les stocks iraniens d'uranium faiblement enrichi sont sur le point de dépasser le plafond fixé par le Plan d'action global conjoint (Pagc) encadrant le programme nucléaire de l'Iran en échange d'une levée des sanctions.

Un an après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de cet accord, entériné par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, l'Iran a annoncé le mois dernier qu'il s'en affranchirait partiellement, estimant que les autres signataires, Européens en tête, n'avaient pas suffisamment agi pour alléger le poids des sanctions rétablies par Washington.

Et tandis que la survie de l'accord de Vienne est en jeu, les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran dans le Golfe ne faiblissent pas - une éventuelle guerre contre l'Iran "ne durerait pas longtemps", a affirmé mercredi Donald Trump.

L'avenir de l'accord de 2015 était au centre d'une réunion du Conseil de sécurité mercredi au siège new-yorkais des Nations unies.

D'autres réunions diplomatiques vont suivre. Des représentants des trois signataires européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne) et Brian Hook, responsable du dossier iranien au département d'Etat américain, sont attendus jeudi à Paris.

Le lendemain, c'est à Vienne que les représentants de l'Iran, de la "troïka" européenne et des deux autres pays signataires de l'accord (Russie et Chine) se verront pour discuter des moyens de le sauver.

A l'Onu, les Européens ont martelé mercredi qu'il n'y avait "pas d'alternative crédible et pacifique" au texte de 2015 et ont exhorté l'Iran à rester dans les limites fixées par ce cadre.

"Le Pagc est un accord nucléaire qui fonctionne et qui atteint ses objectifs", a ajouté l'ambassadeur de l'UE, Joao Vale de Almeida.

Utilisant l'acronyme anglais de l'accord, François Delattre, l'ambassadeur de France, a jugé que "la disparition du JCPoA marquerait un dangereux retour en arrière, porteur d'incertitudes et potentiellement lourd de conséquences pour la région, pour le régime de non-prolifération et pour notre sécurité collective".

"Il est impératif que l'Iran continue à mettre en oeuvre pleinement et scrupuleusement ses obligations nucléaires", a-t-il dit. "Téhéran doit s'abstenir de toute mesure qui placerait l'Iran en violation de ses engagements." (Michelle Nichols Henri-Pierre André pour le service français)