Pékin (awp/awp/ats/afp) - L'OCDE a mis en garde mardi la Chine contre l'endettement massif de ses entreprises, "l'un des plus élevés du monde", qui constitue un "défi majeur" pour une économie déjà fragilisée par la guerre commerciale avec Washington.

Après avoir durci l'an dernier les réglementations sur le crédit afin de dégonfler la dette, Pékin, inquiet du ralentissement économique, a assoupli les règles. Les banques sont désormais encouragées à accorder plus de crédit.

"Le ratio d'endettement des entreprises s'élève à 155% du PIB, c'est l'un des plus élevés au monde", a noté lors d'une conférence de presse le secrétaire général adjoint de l'OCDE, Ludger Schuknecht.

"C'est l'un des principaux défis de la Chine", a-t-il souligné en présentant à Pékin une enquête réalisée par son organisation sur l'économie chinoise.

Le niveau de la dette des compagnies non-financières locales atteignait encore à peine 100% du PIB en 2009 -- mais il a constamment grimpé depuis lors.

Confrontées à un ralentissement de la demande intérieure et des commandes à l'exportation, les autorités ont lancé récemment des mesures de relance fiscales, d'accès au crédit et d'investissement dans les infrastructures.

Mais celles-ci "risquent d'accroître une nouvelle fois l'endettement des entreprises et, plus généralement, d'annuler les efforts de désendettement", met en garde l'OCDE dans son enquête.

L'organisation conseille à la Chine de réduire les prêts aux entreprises publiques, de mener une politique budgétaire "prudente", ou encore d'affecter les fonds "là où les rendements sont les plus élevés" comme l'éducation, la santé, ou la sécurité sociale.

L'OCDE a également relevé les "risques" liés à la guerre commerciale persistante entre Pékin et Washington: selon M. Schuknecht, les droits de douane réciproques pourraient coûter 0,25 point de pourcentage de PIB aux économies chinoise et américaine d'ici 2020.

Les droits de douane "nuisent à la croissance dans les deux pays et une résolution de ce conflit sera une grande bénédiction pour l'économie mondiale", a-t-il noté.