Epargnée jusqu'ici, Wall Street est à son tour rattrapée par les prises de bénéfices, nourris par les doutes entourant l'adoption de la réforme fiscale promise par Donald Trump.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,49% à 5.315,58 points, accusant sa septième séance consécutive de baisse, et le Dax allemand a abandonné 0,31%. A Londres, le Footsie, insensible aux variations de l'euro, a fini pratiquement inchangé (-0,01%).

L'indice EuroStoxx 50 a lâché 0,51%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,66% et le Stoxx 600 a perdu 0,59%.

La Bourse de New-York évolue dans le rouge, l'indice Dow Jones cédant 0,22%.

La séance a été marquée par un vif rebond de l'euro, qui gagne 0,9% face au dollar, à 1,1770, soit un plus haut depuis le 26 octobre, date de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Ce rebond s'explique par les bons chiffres de croissance publiés pour la zone euro, et en particulier pour l'Allemagne.

Le franchissement d'un seuil technique sur la parité euro-dollar (figure "épaule-tête-épaule") a aussi permis d'accélérer le mouvement haussier de la devise unique, selon plusieurs analystes. L'euro reprenait aussi 0,6% face à la livre sterling.

La remontée des anticipations d'inflation à long terme en zone euro avait déjà porté ces derniers jours la hausse de la devise unique ainsi que des rendements obligataires en Europe. Ces derniers n'ont toutefois guère réagi ce mardi, pénalisés par le repli des Treasuries américains avec les incertitudes entourant la réforme fiscale américaine.

Les investisseurs attendent toujours d'en savoir plus sur l'attitude du Congrès vis-à-vis du projet de réforme fiscale de l'administration Trump, l'un des principaux espoirs de nombreux investisseurs, la Chambre des représentants devant se prononcer cette semaine sur une première version du texte, différente de celle du Sénat.

LE SECTEUR DES RESSOURCES DE BASE CHUTE

Les interventions de plusieurs banquiers centraux mardi lors d'un colloque sur la communication des banques centrales n'ont guère ému les opérateurs de marché.

Seule la publication d'une hausse plus forte que prévu des prix à la production aux Etats-Unis a fait très brièvement réagir le dollar.

Des indicateurs économiques chinois jugés inférieurs aux attentes ont toutefois pénalisé les valeurs liées aux matières premières et à l'énergie.

L'indice Stoxx 600 des ressources de base a décroché de 2,73% et celui du pétrole et du gaz de 1,59%.

Les cours du pétrole chutent mardi de plus de 2% alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu que la demande mondiale de pétrole devrait croître moins vite que prévu au cours des prochains mois en raison des températures plus clémentes, ce qui pourrait ramener des excédents sur le marché au premier semestre 2018.

Aux valeurs, Altice a de nouveau chuté, de 13,17%, après l'abaissement par deux intermédiaires financiers de leur objectif de cours, traduisant une nouvelle fois la perte de confiance du marché dans le géant du câble, des télécoms et des médias lourdement endetté.

A l'inverse, Vodafone a gagné 5,11% après avoir relevé ses prévisions en s'appuyant sur des semestriels solides, ce qui a profité à l'ensemble du secteur en Europe (+0,36%).

A Paris, Vivendi s'est adjugé 4,12%, en tête du CAC 40, après le relèvement de la recommandation de JPMorgan à "surpondérer".

(édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault