WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Joe Biden pense que l'oléoduc Nord Stream 2 est un "mauvais accord" pour l'Europe et son administration va examiner les restrictions imposées par Washington au projet, dont une loi adoptée par l'administration de l'ancien président Donald Trump, a déclaré mardi la Maison blanche.

Une disposition figurant dans la loi annuelle de politique de défense entrée en vigueur le 1er janvier aux Etats-Unis prévoit l'imposition de sanctions contre toute compagnie aidant Gazprom, principal promoteur de Nord Stream 2, à avancer sur le projet. Le géant gazier détenu par l'Etat russe a admis qu'il existait un risque de suspension voire d'abandon des travaux.

L'administration de Donald Trump, comme celle de Barack Obama avant elle, s'est opposée au projet en estimant qu'il s'agissait d'un moyen pour la Russie de rendre l'Europe plus dépendante à son gaz et ainsi d'accroître son influence économique et politique sur celle-ci.

Joe Biden, qui fût le vice-président de Barack Obama pendant huit ans, s'était opposé à Nord Stream 2, un projet qui permettrait à la Russie de fournir l'Allemagne en contournant l'Ukraine, privant celle-ci d'importantes recettes de transit.

Moscou et Berlin assurent qu'il s'agit d'un projet purement commercial.

"Nous continuons de penser, le président continue de penser, que Nord Stream 2 est un mauvais accord pour l'Europe", a déclaré la porte-parole de la Maison blanche lors d'un point de presse quotidien.

Jen Psaki a ajouté que l'administration allait "examiner" les restrictions et sanctions américaines concernant le projet.

(version française Jean Terzian)

par Timothy Gardner et Trevor Hunnicutt