Malgré la forte baisse en 2020, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) anticipe une demande pétrolière mondiale en hausse de 25 % d’ici 2045. Publiées hier, ces prévisions estiment que toutes les formes d’énergies seront nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques futurs. A ce titre, le pétrole devrait probablement représenter encore ¼ du mix énergétique mondial en 2045. Parmi les énergies fossiles, le gaz naturel sera celui qui progressera le plus tandis que le charbon connaîtra une croissance négative entre 2019-2045. 

Concernant les énergies renouvelables - solaire, éolienne, géothermie - elles devraient connaître la croissance la plus rapide des énergies avec environ 6,6 % par an en moyenne. Néanmoins, par rapport aux combustibles fossiles elles resteraient sous-représentées du nouveau mix énergétique mondial. 

Pour revenir à la demande mondiale de pétrole, elle devrait passer de près de 100 mb/j en 2019 à environ 109 mb/j en 2045 à l’échelle mondiale. Toutefois, on devrait assister à de grandes disparités selon les régions en particulier entre pays émergents/pays développés. En effet, selon le rapport de l’OPEP, la demande de pétrole dans les pays de l'OCDE devrait plafonner à environ 47 mb/j au cours de la période 2022-2025, avant d'amorcer une baisse à plus long terme pour atteindre 35 mb/j en 2045. A contrario, la demande dans les pays non membres de l'OCDE devrait passer de près de 52 mb/j en 2019 à 74 mb/j en 2045, soit une progression de 22,5 mb/j. L'Inde serait le principal contributeur de cette augmentation.

Cependant, le Cartel reconnaît que la demande future de pétrole pourrait tomber bien plus bas que ses prévisions en raisons des effets durables de la COVID-19 sur l’économie mondiale et sur le comportement des consommateurs. Le rebond des besoins en pétrole attendu après la crise sanitaire pourrait en effet être limité par le recours accru au télétravail, un déclin des voyages d’affaires et du tourisme, ou encore par un essor plus rapide des véhicules électriques. D’ailleurs, l’OPEP prévoit déjà que la demande de pétrole devrait plafonner d’ici 2030.

Le Cartel conclut que les politiques publiques relatives à l'offre et à la demande d'énergie devraient devenir plus strictes au cours de la période 2019-2045. Selon l’organisation, le renforcement de la collaboration mondiale est essentiel pour réaliser les objectifs de l'accord de Paris et en filigrane relever le défi du changement climatique