« Les marchés, qui ont fêté Noël avant l’heure, risquent bien de passer la trêve des confiseurs avec la gueule de bois », prévient Enguerrand Artaz, gérant chez La Financière de l'Echiquier. Selon ce dernier, l’optimisme, dont les investisseurs ont fait preuve depuis septembre, pourrait, à présent, se muer en complaisance peu rationnelle. Il en prend pour témoins les mouvements des marchés la semaine dernière. A l’issue d’un discours de Jerome Powell, les indices actions, notamment américains, ont fortement progressé.

" Pourtant, il n'y avait pas une syllabe dans les propos du patron de la Fed qui ait fourni une nouvelle information. Simplement, M. Powell a confirmé que la prochaine hausse des taux serait certainement de moindre ampleur que les précédentes, c'est-à-dire plutôt de 0,5% que de 0,75%. Soit le scénario de base du marché depuis plusieurs semaines ", souligne La Financière de l'Echiquier.

Le gestionnaire d'actifs rappelle que les " bear market rallys " – forte hausse de court terme des actions dans une tendance baissière moyen terme – ne sont pas rares. En moyenne, depuis les années 1970, ils ont été de 15% sur le S&P 500, dépassant parfois les 20%, et ont duré 55 jours. A ce titre, le rebond récent – +14,5% sur le S&P 500 en un peu plus de 2 mois – est donc dans la norme.

Selon Enguerrand Artaz, afin que la tendance se poursuive, d'autres bonnes nouvelles seraient nécessaires, à commencer par une confirmation que l'inflation américaine connaît une réelle décélération. " Faute de nouveaux catalyseurs, et encore davantage si des signaux moins positifs réapparaissaient, les marchés, qui ont fêté Noël avant l'heure, risquent bien de passer la trêve des confiseurs avec la gueule de bois ", conclut le gérant.