Avec l'inflation qui atteint des niveaux record et même les attentes à long terme qui augmentent, les décideurs politiques ont plaidé en faveur d'une hausse des taux et Lagarde a déclaré cette semaine que des hausses de taux "vers le taux neutre" seraient appropriées.

M. Panetta, considéré comme une "colombe" clé de la politique au sein du Conseil des gouverneurs chargé de fixer les taux, a toutefois fait valoir que l'objectif devrait être de cimenter les attentes d'inflation autour de l'objectif plutôt que de fixer un taux "neutre" incommensurable, où la politique ne stimule ni ne freine l'économie.

"Normal ne signifie pas neutre... le processus de normalisation ne devrait pas être évalué par rapport à des points de référence inobservables, tels que le taux d'intérêt naturel ou neutre", a déclaré M. Panetta dans un discours.

"Nous devons éviter le risque d'une 'crise de normalisation'", a-t-il ajouté.

D'autres, dont le chef de la banque centrale française, François Villeroy de Galhau, une voix centriste influente, ont également soutenu que le taux neutre est un point de référence clé dans la normalisation des politiques.

On estime que le taux neutre nominal se situe entre 1 % et 2 %, soit 150 à 250 points de base au-dessus du taux de dépôt actuel de moins 0,5 %, ce qui suggère que la BCE pourrait augmenter les taux bien avant l'année prochaine avant de s'approcher de ce niveau.

Appuyant son argument en faveur de la prudence, M. Panetta a également déclaré que les perspectives de croissance s'affaiblissent clairement.

"Jusqu'à présent, nous constatons un net affaiblissement des indicateurs avancés mous", a-t-il déclaré. "Des signes de stress économique apparaissent dans les données dures, qui pourraient devenir plus visibles dans les mois à venir."