VILNIUS, 3 février (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est susceptible de relever ses taux d'intérêt en mai, en plus de la hausse annoncée pour le mois de mars, ont déclaré vendredi deux membres de l'institution, l'un d'eux estimant que le niveau auquel les taux pourraient culminer commence à apparaître.

La BCE a relevé ses taux d'un demi-point de plus jeudi et s'est engagée à faire de même lors de sa prochaine réunion en mars. Elle a gardé ses options ouvertes sur les mesures qui suivront, suscitant des interrogations chez les investisseurs sur sa volonté à poursuivre la remontée des taux.

Le gouverneur de la Banque de Slovaquie, Peter Kazimir, et le président du Conseil d'administration de la Banque de Lituanie, Gediminas Simkus, qui siègent tous deux au Conseil des gouverneurs de la BCE, ont déclaré que le resserrement de la politique monétaire ne prendra pas fin en mars, l'inflation étant encore beaucoup trop élevée, même si une amélioration est observée.

"Le relèvement de mars ne sera pas la dernière", a annoncé Peter Kazimir dans un communiqué. "Nous déciderons combien d'autres seront nécessaires plus tard".

Gediminas Simkus a déclaré que l'ampleur de la hausse en mai pourrait être de 25 ou 50 points de base, ajoutant qu'une augmentation de 75 points était peu probable.

Ils ont confirmé ce que des sources avaient rapporté à Reuters après la réunion de jeudi.

Bien que ni l'un ni l'autre n'ait précisé où la remontée des taux pourrait s'arrêter, Gediminas Simkus a déclaré que la BCE pourrait s'approcher d'un pic.

"Je vois des tendances positives sur l'inflation", a-t-il dit. "Je pense que nous nous rapprochons déjà de ce taux terminal".

Les analystes interrogés par la BCE s'attendent à ce que l'indice des prix revienne quasiment à l'objectif de la BCE en 2025, à 2,1%. Les marchés évaluent actuellement le taux terminal à 3,35%.

Peter Kazimir et Gediminas Simkus ont tous deux écarté l'idée d'une baisse de taux en fin d'année mais le patron de la banque centrale lituanienne a estimé qu'une baisse en 2024 est possible si la tendance dominante est à la désinflation. (Reportage Andrius Sytas à Vilnius et Robert Mueller à Prague; rédigé par Balazs Koranyi et Francesco Canepa, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)