Brasilia (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil (BCB) a maintenu mercredi son taux directeur à 6,5%, considérant que la grève des transporteurs routiers du mois dernier et la forte dépréciation du réal face au dollar n'avaient pas eu de véritable impact sur l'inflation.

Le taux avait déjà été maintenu à ce niveau lors de la dernière réunion du Comité monétaire de la BCB (Copom) il y a un mois, mettant un terme à 12 baisses consécutives.

La Banque centrale a reconnu dans un communiqué que la grève des routiers, qui a paralysé le Brésil pendant une dizaine de jours, a "rendu plus difficile la lecture de l'évolution récente de l'activité économique".

Mais la BCB estime que la "continuité du processus de récupération de l'économie brésilienne" n'est pas compromise, même si elle aura lieu "à un rythme plus modéré".

"À court terme, les effets temporaires de la paralysation du secteur des transports devraient avoir un impact" sur la hausse des prix, "mais le niveau de l'inflation reste bas", ajoute le communiqué.

Au début du mois, le président de la BCB, Ilan Goldfajn, avait affirmé que "la politique monétaire ne sera pas utilisée pour contrôler le taux de change" pour dissiper des rumeurs de relèvement du taux face à la hausse du dollar para rapport au réal brésilien.

Début juin, le dollar était coté au plus haut au Brésil depuis deux ans, frôlant les 4 réais.

La BCB a tenté d'intervenir pour contenir cette hausse en vendant 24,5 milliards de dollars pris sur ses réserves de change la semaine dernière, auxquels devraient s'ajouter 10 milliards cette semaine.

L'économie brésilienne se remet lentement d'une récession historique en 2015-2016.

Les prévisions de croissance pour 2018, qui avoisinaient les 3% en début d'année, ont été réduites presque de moitié (1,76%) par les analystes consultés lors de la dernière enquête Focus de la BCB.

Pour ce qui est de l'inflation, le marché table sur 3,88% cette année, contre 2,95% en 2017. Avant la grève des transporteurs routiers, ces prévisions s'élevaient à 3,45%. Mais ce taux reste sous l'objectif de 4,5% fixé par le gouvernement, avec un plancher à 3%.

afp/rp