Reykjavik (awp/afp) - La Banque centrale d'Islande a procédé mercredi à la quatrième baisse de son taux directeur depuis février, le réduisant de 0,75 point à 1%, un niveau historiquement faible, afin de contenir les effets de l'épidémie de nouveau coronavirus sur l'économie nationale.

"L'incertitude est (...) inhabituellement marquée, et l'évolution économique dépendra de la direction que prendra la pandémie et des progrès réalisés dans le déroulement des mesures de santé publique associées", prévient l'institut monétaire dans un communiqué.

La Banque centrale, qui a abaissé son taux d'intérêt directeur de 3,5 points depuis le printemps 2019, n'exclut pas d'utiliser "les outils à sa disposition" pour soutenir l'économie de l'île subarctique, frappée comme beaucoup d'économies nationales par le Covid-19.

La baisse de mercredi est la plus importante depuis décembre 2010.

La Banque centrale du pays a également revu ses prévisions de croissance pour 2020 et table désormais sur une contraction du PIB de 8% - contre une croissance de 0,8% annoncée plus tôt cette année.

"Le facteur prédominant qui sous-tend cette prévision est une baisse de plus de 80% des visites touristiques en Islande", moteur de son économie, justifie-t-elle.

En 2017, la contribution directe du tourisme au PIB (Produit intérieur brut) avait plus que doublé en l'espace de cinq ans, d'après Statistics Iceland, à 8,6%.

Le tourisme avait toutefois marqué le pas l'année dernière, d'après les chiffres de l'Office du tourisme.

Le nombre de visiteurs, qui avait atteint en 2018 un nouveau record à plus de 2,3 millions, a chuté de plus de 14,2% en 2019. Il s'agissait alors de la plus forte baisse sur un an depuis 1980.

Cette année, la Banque s'attend à moins de 400.000 touristes. Il faut remonter à 2005 pour retrouver un tel chiffre.

Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses entreprises dépendantes du secteur ont dû licencier. La Banque centrale prévoit actuellement un taux de chômage à 12% au troisième trimestre et 9% pour l'ensemble de l'année.

Quant à l'inflation, elle s'est maintenue à 2,2% en avril, légèrement en-dessous de l'objectif de la Banque centrale (2,5%).

afp/jh