Londres (awp/afp) - La Banque d'Angleterre (BoE) a maintenu inchangé son taux directeur à 0,1%, un plancher historique, tout en dopant sa prévision de croissance pour cette année à 7,25% grâce à une "activité plus forte qu'attendue".

Elle a également maintenu son programme de rachat d'actifs à 895 milliards de livres, a-t-elle annoncé dans un communiqué jeudi.

Lors de sa réunion de mercredi, le comité de politique monétaire "a jugé que la position actuelle sur la politique monétaire restait appropriée", a commenté la BoE, ajoutant que le comité avait voté "à l'unanimité pour maintenir le taux" à 0,1%.

Elle voit dans son scénario central la hausse des prix à la consommation accélérer "temporairement au-dessus de 2% vers la fin 2021, principalement à cause des développements dans les prix de l'énergie", qui ont rebondi fortement après s'être effondrés l'an dernier à cause de la pandémie et des confinements.

A moyen terme, selon ce scénario, l'institution monétaire voit toutefois l'inflation revenir à autour de 2% son objectif.

Côté croissance, "le produit intérieur brut au Royaume-Uni est plus élevé que lors des projections de février", souligne la BoE dans son rapport de politique monétaire, grâce à "une activité qui a été plus forte qu'attendue" ces dernières semaines tandis que "le léger allègement des restrictions (face à la pandémie) contribue à un PIB plus élevé à court terme".

L'institution relève par conséquent fortement sa prévision de croissance pour cette année à 7,25% contre 5% attendus en février.

Au premier trimestre, quand le Royaume-Uni était encore en confinement strict (seules les écoles ont rouvert le 8 mars) elle table sur une baisse du PIB de 1,5%".

Les chiffres officiels du produit intérieur brut britannique pour le premier trimestre seront publiés la semaine prochaine.

La forte révision à la hausse du PIB par la Banque d'Angleterre était accueillie avec prudence par Yael Selfin, économiste du cabinet de conseil et d'audit KPMG UK, qui juge qu'elle est peut-être "exubérante", notamment en raison "du risque potentiel d'augmentation des faillites et d'un recul plus faible du chômage l'an prochain".

Les programmes d'aides gouvernementales vont notamment être progressivement retirés, notamment le chômage partiel qui a maintenu l'emploi sous perfusion, et qui devrait se terminer en septembre.

afp/rp