PEKIN (Reuters) - La Chine a accepté que la Haute commissaire des Nations unies aux droits de l'homme se rende dans la région du Xinjiang au cours du premier semestre 2022, après les Jeux olympiques de Pékin, une visite que doit garantir "un accès significatif et sans entrave", a précisé le porte-parole de Michelle Bachelet.

Le South China Morning Post avait rapporté plus tôt jeudi, citant des sources non identifiées, que la Chine avait donné son feu vert à la visite.

"Il est important qu'une telle visite soit significative, avec un accès non supervisé à un large éventail d'acteurs de la société civile et de lieux, ainsi qu'un engagement de haut niveau avec les responsables gouvernementaux. Comme l'a dit la Haute Commissaire, un accès significatif et sans entrave à la région du Xinjiang est crucial", a déclaré le porte-parole de Michelle Bachelet, Rupert Colville, dans une réponse par courriel à Reuters.

Des puissances occidentales et des ONG accusent la Chine d'abus contre les Ouïghours et d'autres communautés musulmanes dans le Xinjiang, dont des détentions de masse, des actes de torture et du travail forcé. Les Etats-Unis parlent de génocide.

La Chine rejette ces accusations et dit mener une politique nécessaire pour combattre l'extrémisme religieux.

Le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'homme négocie depuis septembre 2018 les conditions d'une visite de Michelle Bachelet dans le Xinjiang.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès du ministère chinois des Affaires étrangères.

Selon les sources citées par le South China Morning Post, la visite de Michelle Bachelet a été autorisée après les JO de Pékin, organisés du 4 au 20 février, à condition qu'elle soit "amicale" et ne masque pas une enquête.

Comme en 2008, lorsque la capitale chinoise fut l'hôte des Jeux olympiques d'été, les JO mettent de nouveau en lumière les pratiques de la Chine en matière de droits de l'homme. Des activistes estiment que la situation a empiré depuis, et plusieurs pays dont les Etats-Unis ont décidé d'un boycott diplomatique de l'événement du mois prochain pour cette raison.

(Reportage Gabriel Crossley, Martin Pollard, Emma Farge et Michelle Nichols; version française Jean Terzian et Diana Mandiá)