La volatilité est remontée d'un cran hier sur les marchés financiers, à cause des nouvelles indications fournies par la banque centrale américaine sur le calendrier de sa politique monétaire. La bonne nouvelle, c'est que l'institution estime que la reprise économique est désormais bien ancrée et que la menace que faisait peser la pandémie est écartée. L'autre nouvelle, qui n'est pas mauvaise en soi, c'est que la Fed a donné un calendrier un peu plus précis de ses intentions. Elle estime qu'elle commencera à relever ses taux en 2023, vraisemblablement deux fois, et signale que ses membres vont débattre prochainement de la façon dont les programmes d'achat d'actifs actuellement en place vont commencer à être réduits.

Sans entrer trop dans le détail, les annonces s'insèrent assez bien dans le scénario qu'une majorité d'économistes envisageait. Bien sûr, le monde de la finance rêve en secret que les vannes à liquidités restent ouvertes pour l'éternité. Mais il sait très bien que c'est impossible. Compte tenu du calendrier mis à jour et du fait que la réduction des plans de rachats doit précéder les hausses de taux, des changements auront lieu dans les mois à venir et jusqu'à la fin de l'année 2022. L'été sera mis à profit par les banquiers centraux américains pour commencer à discuter de la façon dont le détricotage va avoir lieu. Les milieux d'affaires s'y attendaient, c'est désormais officialisé.

Il y a toujours un choc confirmatoire sur les marchés après de telles annonces. Les indices américains ont baissé hier soir, sans excès, et les indicateurs avancés pointent vers une nouvelle contraction en début de séance cet après-midi. Les mécanismes classiques ont opéré : le dollar a progressé face à l'euro, les taux américains ont rebondi et les marchés actions ont baissé.

Comme les financiers aiment la contradiction, le débat sur la politique monétaire va probablement se déplacer sur le fait de savoir si la Fed n'aura pas à relever ses taux dès 2022, ce qui nécessiterait une accélération de tout le processus précité. D'ailleurs, sept des dix-huit membres du comité de politique monétaire estiment que le resserrement monétaire pourrait débuter dès l'année prochaine et la projection d'inflation a été assez nettement revue en hausse. Mais Jerome Powell s'efforce de rester à l'aise avec ça (et on espère qu'il l'est vraiment), en martelant que la flambée des prix n'est que transitoire et que son institution fera preuve de souplesse avec le dogme des 2% d'inflation-cible. Pour des questions de crédibilité, il a tout intérêt à prouver que la Fed ne s'est pas laissée déborder et qu'elle n'est pas en train de ramer à contrecourant pour refaire son retard.

Ce qui est certain, c'est que la période de changement se rapproche parce que l'économie américaine est suffisamment dynamique pour absorber la réduction des liquidités disponibles. Une bonne nouvelle, qui offre une assise solide. Mais les investisseurs n'aiment pas beaucoup le changement, surtout quand la situation antérieure leur convenait parfaitement. D'où quelques remous possibles, le temps d'intégrer cette pseudo nouvelle donne.

Dans le reste de l'actualité, Joe Biden et Vladimir Poutine ont tenté une ébauche de dégel entre leurs deux pays lors d'une longue discussion à Genève. Les sujets de tension sont toujours nombreux entre les Etats-Unis et la Chine pour le leadership économique mondial.

Le CAC40 perd 0,28% à 6634 points.

Les temps forts économiques du jour

La décision de la Banque nationale suisse sur ses taux (9h30) et l'inflation européenne de mai (11h00) précéderont aux Etats-Unis l'indice d'activité Philly Fed de juin et les demandes d'allocation chômage hebdomadaires (14h30) ainsi que l'indice des indicateurs avancés (16h00).

L'euro a reculé juste sous 1,20 USD. L'once d'or se négocie 1821 USD. Le pétrole reste vigoureux, autour de 74 USD le baril pour le Brent et à 71,80 USD pour le WTI. Le rendement de l'obligation d'Etat américaine à 10 ans est remonté à 1,58%. Un Bitcoin vaut environ 39 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • 888 Holdings : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 440 à 460 GBp.
  • Adecco : Citigroup reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 66 à 72 CHF.
  • Alfen : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 76 à 81 EUR.
  • Alphawave : Liberum démarre le suivi à l'achat en visant 420 GBp.
  • Aroundtown : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif de cours relevé de 7,20 à 7,30 EUR.
  • Cropenergies : LBBW passe de conserver à acheter en visant 12,60 EUR.
  • Getlink : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 16 EUR.
  • Halma : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 2385 à 2575 GBp.
  • Keywords Studios : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 3382 à 3450 GBp.
  • Meyer Burger : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 0,67 à 0,92 CHF.
  • Novo Nordisk : DNB Markets passe d'acheter à conserver en visant 560 DKK.
  • Oxford Instruments : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 2465 à 2580 GBp.
  • PharmaSGP : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 32,50 à 35 EUR.
  • SFS : UBS passe d'acheter à neutre en visant 142 CHF.
  • Virbac : Stifel passe d'acheter à conserver en visant 285 EUR.

En France

Annonces importantes

  • Les immatriculations de véhicules neufs progressent de 53,4% en mai en Europe, selon l'ACEA.
  • Cathay Pacific travaille avec Airbus sur un système de pilote unique en long-courrier.
  • L'Italie veut accueillir la future méga-usine de batteries de Stellantis.
  • Vinci Construction décroche un gros contrat au Royaume-Uni.
  • Colonial dépose son OPA simplifiée mixte sur Société Foncière Lyonnaise, via 46,66 EUR et 5 actions ordinaires nouvelles Inmobiliaria Colonial à émettre (coupon détaché) contre une action SFL.
  • Le trafic d'Aéroports de Paris se réveille en mai 2021 mais ne représente que 21% du niveau de mai 2019.
  • Valeo et Navya renforcent leur collaboration technologique et industrielle.
  • GTT décroche un nouveau contrat chez Hyundai Heavy Industries.
  • Metabolic Explorer vend les premiers lots de PDO produits en Moselle.
  • Argan adapte un entrepôt de 56 000 m² à Béziers pour ALDI France.
  • The Blockchain Group lance une suite de produits blockchain pour les entreprises.
  • La période d'observation du redressement de Devernois est prolongée.
  • Un nouveau SPAC technologique veut être coté à Paris, DEE Tech.
  • Verimatrix équipe une solution de Recode Health.
  • CNIM reporte son projet d'ORA.
  • Mare Nostrum obtient un contrat avec Bouygues Telecom Entreprises.
  • Genomic Vision tire deux nouvelles tranches d'OCABSA.
  • Pherecydes Pharma présentera ses travaux sur la mise à disposition de bactériophages au congrès France Bioproduction.
  • Medincell, CNIM ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Le CEO de Microsoft, Satya Nadella, nommé président.
  • HSBC devrait annoncer la cession de sa filiale française à Cerberus.
  • Le ministère américain de la Justice veut bloquer le rachat par le britannique Aon de son concurrent Willis Towers Watson.
  • Zur Rose est prêt pour l'introduction de l'ordonnance électronique en Allemagne.
  • Ryanair va traîner le gouvernement britannique devant les tribunaux pour sa politique en matière de restrictions touristiques.
  • BASF et LetterOne repoussent l'IPO de Wintershall Dea.
  • Le candidat vaccin anti-COVID de CureVac pas aussi efficace qu'attendu.
  • En Chine, Didi sous le coup d'une enquête antitrust alors qu'une IPO se profile.
  • L'asseur FWD lorgnerait la bourse américaine, selon Bloomberg.
  • Principales publications de résultats. Adobe, The Kroger, Jabil, L'Occitane, OVS, Groupe LDLC

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