PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi, les échéances de politiques monétaire, les tensions géopolitiques et l'agenda chargé des publications de résultats semblant décourager à l'avance toute tentative de rebond après le repli des derniers jours.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,74% pour le CAC 40 à Paris, de 0,57% pour le Dax à Francfort, de 0,44% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,62% pour l'EuroStoxx 50.

Le marché parisien a perdu 1,04% sur l'ensemble de la semaine dernière tandis que l'indice européen Stoxx 600 abandonnait 1,4%, sa troisième baisse hebdomadaire consécutive.

Le principal rendez-vous de la semaine pour les marchés sera la réunion, mardi et mercredi, du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait être la dernière avant le lancement d'un nouveau cycle de hausse des taux.

"Nous estimons que le principal risque porte sur la possibilité que le communiqué du FOMC évoque l'urgence d'agir, peut-être en mars, face à une inflation très élevée, écrivent les analystes de Commonwealth Bank of Australia dans une note. Cette urgence pourrait aboutir à la décision de mettre fin à l'assouplissement quantitatif d'ici la mi-février."

Les investisseurs restent par ailleurs préoccupés par les tensions entre l'Occident et la Russie autour de l'Ukraine: Washington a ordonné l'évacuation des familles de diplomates américains en poste à Kiev et le New York Times a rapporté que la Maison blanche envisageait de déployer plusieurs milliers de soldats en Europe orientale et dans les pays baltes.

Les investisseurs européens surveilleront aussi les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats, qui leur fourniront des indications sur l'impact économique de la vague Omicron de l'épidémie de COVID-19.

La semaine sera par ailleurs rythmée par les publications de résultats de sociétés, en Europe et surtout aux Etats-Unis: à l'agenda des prochains jours figurent pêle-mêle Apple, Microsoft, Tesla, IBM, Ericsson, Boeing ou encore AT&T.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, dans un contexte général d'aversion au risque à l'approche des décisions de la Réserve fédérale et sur fond de tensions géopolitiques.

L'indice Dow Jones a cédé 1,3%, ou 450,02 points, à 34.265,37, le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 84,79 points, soit 1,89%, à 4.397,94 et le Nasdaq Composite a reculé de 385,1 points (-2,72%) à 13.768,92 points.

Ce dernier a ainsi accusé sa pire performance hebdomadaire depuis mars 2020 avec un recul de 7,6%.

La tendance a notamment été plombée par la chute de Netflix, qui a plongé de 21,79% après avoir fait part de performances et de prévisions jugées décevantes. Dans son sillage, Disney a abandonné 6,94% et ViacomCBS 7,35%.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent pour l'instant un rebond de 0,4% à 0,6% à l'ouverture.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a gagné 0,24% sur des achats à bon compte, sur plusieurs grands noms du secteur des hautes technologies comme Tokyo Electron (+1,62%).

En Chine, le SSE Composite de Shanghai et le CSI 300 ont fini pratiquement inchangés après l'annonce par la Banque populaire de Chine (BPC) de nouvelles mesures de soutien au crédit.

La nouvelle profite entre autres au secteur immobilier, dont l'indice progresse de 1,16%, tout comme l'annonce par Evergrande (+2,79%) de l'entrée dans son conseil d'administration d'un dirigeant d'un groupe public de gestion d'actifs.

À Hong Kong, Alibaba Group chute de 5,59% après un article de presse évoquant l'implication de sa filiale Ant Group dans un scandale de corruption.

CHANGES/TAUX

Le dollar est en légère hausse face aux autres grandes devises mais reste dans la fourchette étroite à l'intérieur de laquelle il évolue depuis près d'une semaine, l'attente des décisions de la Fed limitant les fluctuations. L'euro se traite autour de 1,1325 dollar.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin cède 3,13% à 35.157,57 dollars. Il était tombé samedi à 34.000, son plus bas niveau depuis juillet.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans remonte à 1,7653% après être revenu en séance vendredi non loin de 1,73%. Son équivalent allemand est stable dans les premiers échanges à -0,06%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier, qui vient d'enchaîner cinq semaines consécutives de hausse, reste soutenu par les tensions géopolitiques: le Brent gagne 0,49% à 88,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,43% à 85,51 dollars.

Les investisseurs s'inquiètent des tensions liées à l'Ukraine et de l'annonce par les Emirats arabes unis de la destruction de deux missiles tirés par les rebelles houthis depuis le Yémen.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand